mercredi 8 août 2018

"L'avenir vient de loin"

Ce livre, "L'avenir vient de loin", se compose de trente textes provenant d'un colloque qui s'est tenu à la Sorbonne en juin 2018. Publié aux Belles Lettres, ce volume rassemble des interventions d'hommes politiques, de savants, de professeurs, d'écrivains. Ils partagent tous un sentiment d'appartenance à la culture gréco-latine. Depuis que les langues anciennes ne représentent plus le summum de l'éducation humaniste (il vaut mieux choisir les mathématiques), je vois se lever dans notre société une envie de sauvegarder ce patrimoine linguistique en péril. Un réseau, Antiquité-Avenir, constitué de trente-huit associations, milite pour revivifier, revitaliser, revenir aux sources de notre civilisation occidentale. Cet ouvrage appartient à la catégorie des exercices d'admiration et se lit avec un grand plaisir.  L'Antiquité qui a duré presque 4000 ans (-3300 av. JC-476 ap. JC) donne le vertige et représente donc l'enfance de l'humanité. Pour ma part, j'ai toujours été fascinée par les commencements et j'ai approfondi ma connaissance de ce temps-là avec des livres, évidemment. Puis, j'ai visité les plus grands sites archéologiques (Grèce, Italie, Sicile, France, Espagne) comme des pèlerinages païens. J'ai compris en observant un temple, un théâtre, une agora, des thermes, des palais, des villas, l'immense dette que nous devons aux plus anciens de nos Anciens. Depuis que je fréquente avec assiduité les musées archéologiques de toutes les villes européennes (y compris à Copenhague en mai), je ne cesse d'admirer toutes les traces matérielles de la civilisation gréco-latine : fresques, colonnes, kouroi, koré, statues, objets divers, vases grecs, amphores jusqu'aux tuiles retrouvées de quelques toitures antiques. Parfois, je me demande d'où me vient cette passion de l'Antiquité : un coup de foudre culturel qui doit s'enraciner dans mon rapport aux temps archaïques. C'est pour cette raison que je lis assidument les œuvres de Pascal Quignard et de Marguerite Yourcenar. Je citerai quelques noms pour remercier ces intellectuels qui révèlent leur gratitude envers le monde antique : Frédéric Boyer, Michel Deguy, Christian Prigent, etc. Tous les participants du colloque ne s'imaginent pas que c'était mieux avant, mais si on apprend du passé, demain ira peut-être mieux… Un livre essentiel pour les amoureux de l'Antiquité.