mardi 3 juillet 2018

"La fille qui brûle"

Claire Messud, écrivaine américaine, a déjà publié quatre romans dans la belle collection "Du monde entier", chez Gallimard. J'avais lu avec beaucoup d'intérêt  "Les filles de l'empereur" et "La femme d'en haut". "La fille qui brûle" n'aborde pas un sujet hyper original mais un thème récurrent dans la littérature : le malaise adolescent. Dans la petite ville de Royston, dans le Massachusetts, tout le monde se connaît. La narratrice, Julia, appartient à une famille unie de la classe moyenne : son père est dentiste et sa mère travaille en solo comme journaliste gastronomique et cinématographique. Elle s'est choisie une amie depuis la maternelle : Cassie Burns aux cheveux blonds et à la peau diaphane. Cassie grandit dans un foyer sans père, sa mère infirmière libérale l'élevant seule. Son père est mort dans un accident de voiture. Les deux petites filles jusqu'à leur adolescence partagent dès le début une complicité immédiate : jeux, baignades, bénévolat dans un refuge pour les animaux. Elles explorent ensemble la forêt environnante et pénètrent dans un asile abandonné, désaffecté depuis longtemps. Ce lieu secret où elles se retrouvent par effraction consolide leur amitié. Mais, Cassie commence à changer et s'éloigne peu à peu de Julia. Sa mère esseulée rencontre le médecin de la ville et l'installe chez elle. Cassie n'apprécie pas la présence de ce faux père qui se prend pour le vrai. La jeune fille subit aussi des influences négatives au lycée en fréquentant des filles peu recommandables. Cassie se sent de plus en plus mal et fuit Julia. Elle va même s'inventer un père qui ne serait pas mort car sa mère lui aurait menti. Ce rêve morbide se concrétise un jour quand Cassie repère un père de famille portant le même nom qu'elle. Sa visite inopinée chez cet homme se termine mal et Cassie disparaît. Seule, Julia comprend que son ancienne amie s'est refugiée dans l'ancien hôpital psychiatrique. Julia va la sauver mais, leur amitié comme beaucoup d'amitiés entre adolescentes se fracasse quand la mère de Cassie déménage et se sépare de son compagnon nocif. Claire Messud décrit à merveille les blessures de la vie, la perte de l'amitié fusionnelle, l'ennui et la solitude. l'environnement social. J'ai retrouvé dans ce beau roman, les univers de Carson McCullers, Joyce Carol Oates et Laura Kasischke. Et comme j'aime beaucoup ces trois écrivaines américaines, j'ai donc fort apprécié Claire Messud.