lundi 20 novembre 2023

Escapade parisienne, Balzac, l'art moderne et Brahms

 Avant le grand hiver, j'ai fait quelques provisions culturelles à Paris. Ce pèlerinage concerne aussi les paysages urbains gravés dans ma mémoire depuis des décennies. Première sortie après le dépôt des bagages dans mon petit hôtel près de la Place Colette, la traversée du Jardin des Tuileries avec ses bassins, ses sculptures, ses mouettes et ses touristes ! L'automne habille Paris avec ses arbres encore feuillus d'un jaune cuivré. Quel plaisir de savourer ce soleil tout parisien dans un ciel souvent habité de gros nuages. Des chantiers de travaux défigurent quelque peu l'horizon pour les Jeux olympiques de 2024 dont l'Arc de Triomphe du Carrousel, complètement bâché. J'aime beaucoup la perspective du Louvre à la Place de la Concorde et au loin, l'inévitable Tour Eiffel, toujours aussi flamboyante. Je suis allée visiter dans le 16e, la Maison de Balzac, un projet qui me tenait à cœur depuis longtemps. Quand j'ai découvert cette maison à volets verts dans un parc intimiste, j'imaginais l'écrivain génial de la Comédie humaine se balader entre les arbres de son jardin en pensant à ces sacrés personnages. Je le voyais prendre son thé sur la table de jardin avant d'attaquer l'écriture de son roman. Les pièces de la maison m'ont semblé bien modestes, de la cuisine sommaire à son bureau, son fauteuil et sa bibliothèque vitrée. Notre "Honoré" s'asseyait là, tenait sa plume et consultait ses dictionnaires. Dans d'autres pièces, sont présentés des objets dont sa canne, ses bustes, des ouvrages publiés à son époque, des textes sur son œuvre gigantesque. En quittant ce nid de verdure, entouré aujourd'hui d'immeubles cossus, une boutique attenante à ce lien propose tous les livres de poche de Balzac et quelques gadgets. La ville de Paris préserve avec respect ce lieu fondateur de la littérature française du XIXe. J'ai redécouvert le charme et la modernité de Balzac en le relisant régulièrement. J'ai repris le chemin vers le Musée d'Art moderne où se tenait l'exposition sur Nicolas de Staël. Hélas, je n'avais pas pu obtenir une place à cause d'une trop forte influence. Mais, j'ai revu avec plaisir la collection permanente avec des Zao-Wou-Ki magnifiques, des Braque, des Picasso, etc. J'ai terminé ma journée avec un concert magique au Théâtre des Champs Elysées ! Hélène Grimaud a interprété magistralement le concerto pour piano numéro 1 de Brahms : un enchantement assuré en compagnie de l'Orchestre philarmonique de Londres. La salle était pleine et je me réjouis toujours de constater qu'il reste encore un public fidèle pour écouter de la musique dite classique même si beaucoup d'entre nous ont dépassé la soixantaine !