vendredi 16 octobre 2020

Atelier Lectures, 2

 Annette a évoqué deux coups de cœur : "Monstres fabuleux" d'Alberto Manguel et "Tout ce que l'on ne te dira pas, Mongo" de Dany Laferrière. Dans le premier ouvrage, l'écrivain argentin nous invite à retrouver les plus légendaires personnages de la littérature mondiale : de Dracula à Faust, de Robinson Crusoé, de Superman à Quasimodo, et bien d'autres héros inoubliables. Ces personnages "débordent de leurs livres pour nous guider sur le chemin de la vie".  L'érudit Manguel se lit toujours avec un plaisir certain. Dans le deuxième coup de cœur, Dany Laferrière tente de répondre à un jeune homme qui vient de débarquer à Montréal. Il parle d'insertion, d'assimilation pour comprendre les codes sociaux et se confie sur ses quarante années passées au Québec. L'écrivain rend hommage au Canada dans cette belle lettre d'amour. Odile a beaucoup apprécié une autobiographie très littéraire d'Hector Bianciotti (1930-2012), "Ce que la nuit raconte au jour", publiée chez Grasset en 1992. La famille du jeune Hector d'origine piémontaise émigre en Argentine pour défricher un coin de terre et cet enfant promis aux travaux des champs saisit la seule chance d'échapper à ce sort : partir au séminaire où il découvre les amitiés particulières, la musique, les livres et la culture, en particulier la langue française. Sous la dictature de Péron, son meilleur ami qui était un mouchard haut placé, voulait se faire pardonner et offre à Hector un billet de bateau pour venir en France. Ce grand Académicien raconte son destin dans une langue superbement classique. A découvrir ou à relire. Cet écrivain oublié méritait vraiment de revenir dans nos mémoires. Chantal, notre nouvelle recrue, a parlé d'un poète qu'elle aime beaucoup : Jean-Paul Siméon. J'ai retenu cette phrase sur sa poésie ; "La force des mots de ce poète représente un antidote à toute forme de contamination de quelque virus que ce soit". Brigitte a choisi Richard Colasse, "La trace", publié dans la collection Points. Devenu PDG d'une entreprise prestigieuse au Japon, il raconte sa vie, son couple, son quotidien et révèle une trahison intime, celle d'un amour oublié. Régine a beaucoup aimé le premier roman aux accents autobiographiques d'Eta Rum, "Le silence d'Isra". La jeune Isra, Palestienne d'origine, est mariée de force à 18 ans et part à Brooklyn où vit son époux. Elle pense trouver une vie meilleure mais affronte le pire en restant cloîtrée chez elle. Elle donne "malheureusement" donné naissance à des filles dont la fougueuse Deya qui ne veut pas subir le sort de sa mère. L'écrivaine porte un regard sur les conflits intérieurs des femmes musulmanes prises en étau entre aspirations et traditions.