mardi 17 novembre 2015

Au bord du lac

Cette après-midi, j'avais envie de marcher pour prendre l'air, respirer l'odeur du lac du Bourget. Après les moments très pénibles et très tristes du vendredi 13, il faut reprendre le fil de la vie. Et dans ma balade, j'ai croisé des promeneurs solitaires ou en couple. J'avais l'impression que tout avait changé. On se saluait gentiment, poliment, avec une civilité plus appuyée. Le paysage qui s'étalait devant moi m'insufflait une sérénité retrouvée. Tout semblait calme, apaisant : des pêcheurs attendaient patiemment les poissons avec leurs lignes, quelques mouettes virevoltaient dans le ciel gris-bleu, des cyclistes et des jeunes en roller me dépassaient sur la jetée. J'ai observé sur la plage des Mottets dans les roselières, les canards, les cormorans, les cygnes et même ma copine habituelle, l'aigrette. Nous étions quelques promeneurs à savourer ces moments de paix dans une nature préservée. J'ai questionné un amateur-photographe sur la façon de photographier les oiseaux et ce passionné d'ornithologie m'a prêté ses jumelles pour observer les bécassines des marais, un busard, un héron cendré. Deux autres personnes se sont approchées de nous et ont partagé ce moment, un moment de grâce sous un soleil d'automne d'une douceur palpable. Mais, soudain, deux avions chasseurs ont surgi dans un boucan manifeste. Ils nous ont rappelé la situation actuelle et nous avons évoqué la quiétude du lac et notre inquiétude de l'avenir. Les mouettes, les cormorans, l'aigrette, les poules d'eau, les canards, les cygnes, les bécassines m'ont fait du bien cet après-midi et ce petit groupe d'humains se réjouissaient de la beauté du lieu, du pacifisme des volatiles, de la sérénité du lac malgré les avions chasseurs qui partaient peut-être pour nous défendre...