mardi 19 juillet 2022

La Grande librairie, la 500e

 J'ai regardé en replay la dernière émission, La Grande Librairie, diffusée en début juillet. Un beau clap de fin pour l'animateur vedette, François Busnel, un passionné de littérature et de cinéma. Il a tenu quatorze ans, à raison d'une fois par semaine en s'imposant la lecture de cinq à dix livres par semaine ! Je suppose qu'il était aidé par des collaborateurs mais on ne peut pas interroger un écrivain si on ne l'a pas lu. On ne peut pas jouer la comédie avec un livre à la main. Je regardais régulièrement, "La Grande Librairie",  un rendez-vous incontournable pour les amoureux et pour les amoureuses des livres et de la littérature. Comme il veut tourner la page (!), François Busnel va toujours produire son émission qui sera animé par un journaliste littéraire, Augustin Trapenard, goguenard, impertinent, très cultivé. Je l'écoute de temps en temps à la radio et ses entretiens méritent bien le détour. Il faut féliciter le service public pour avoir maintenu depuis des décennies une émission culturelle, unique en ce genre et unique au monde. Je suis encore rassurée par le maintien de l'émission, symbole de la vocation littéraire de notre pays. Il avait invité un grand nombre de témoins sur sa saga du mercredi et il a demandé à chacun et à chacune le livre qui a transformé leur vie. Evidemment, je ne vais pas relater tous les coups de cœur égrenés dans la soirée festive, mais j'ai surtout applaudi certains de leur choix. Leila Slimani a retenu Kundera, "L'insoutenable légèreté de l'être", un roman formidable sur l'amour et sur la désillusion. Philippe Besson a évoqué le récit bouleversant d'Hervé Guibert, "Mes parents", un écrivain trop oublié aujourd'hui. Paul Auster a adoré "Vers le phare" de Virginia Woolf, un chef-d'œuvre absolu, un bonheur de lecture. Elisabeth Badinter a choisi "Tanguy" de Michel Del Castillo, choix surprenant mais compréhensible et a aussi ajouté le "Le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir. Daniel Pennac était vraiment convaincant avec Pessoa, "Le Livre de l'intranquillité", un récit fleuve sur les perturbations de l'identité. Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021, ne m'a pas étonnée quand il a sélectionné "Moby Dick" d'Herman Melville, un immense roman initiatique et allégorique. J'attendais Marcel Proust et il a surgi grâce à Catherine Meurisse, dessinatrice de BD. Et pour clore la séance des coups de cœur, Augustin Trapenard a offert à François Busnel, "Le Carnet d'or" de Doris Lessing, un roman magnifique et d'un féminisme humaniste. une révélation pour beaucoup de femmes dans les années 70. Je l'avais lu à l'époque et cela fait longtemps que je voulais le relire... Il est temps de retrouver cette écrivaine anglaise, Prix Nobel de Littérature en 2007, qui a marqué profondément la littérature anglaise contemporaine. Cette soirée a donné des idées de lecture, passionnantes dans leur ensemble. Rendez-vous le 7 septembre pour découvrir le talent du nouvel animateur et surtout pour se retrouver sur la planète Livres.