mercredi 26 juillet 2017

Escapade en Côte Basque, 4

Ma balade préférée se situe à Anglet qui ne ressemble ni à Bayonne, ni à Biarritz. Cette commune qui relie les deux grandes cités basques échappe au folklore et au tourisme de masse. Il faut être du "pays" pour connaître les multiples rues, percevoir les places et les carrefours. On se perd facilement dans ce labyrinthe d'espaces résidentiels. Le centre ville rassemble la mairie, la Médiathèque, la salle de spectacles et des écoles. Puis, des places commerçantes servent de repères comme les Cinq-Cantons et la place Lamotte. Il faut dire que la commune était à l'origine un lieu de maraîchage... Aujourd'hui, Anglet construit de nombreux petits immeubles pour les retraités aux revenus confortables... Mais, le lieu magique d'Anglet se situe en bord de mer, long de cinq kilomètres quand les plages se succèdent : les Sables d'or, la Madrague, les Cavaliers, Marinella, la Barre pour ne citer que les plus belles. Les marcheurs de bord de mer peuvent partir de la Chambre d'amour jusqu'à l'embouchure de l'Adour et arpenter ainsi une dizaine de kilomètres aller-retour. En toutes saisons, marcher sur la promenade balisée longeant l'océan est un don des dieux... Poséidon, un de mes dieux préférés, maître des océans,  m'accompagne dans cette balade vivifiante. Les vagues se déchaînent quand la marée monte et se cassent sur le sable empêchant une baignade facile. Il vaut mieux savoir nager dans ces plages océanes... Au loin, la Rhune et les Trois couronnes, les moyennes montagnes basques, sortent de la mer, comme des vagues pierreuses, puis, le Rocher de la Vierge se place devant ce panorama. Les plages de sable spacieuses se déplient jusqu'aux vagues sages ou fougueuses... A la Chambre d'amour, une plage un peu spéciale détient un trésor unique : des yeux de Sainte Lucie se cachent dans les gravières déposées par l'océan. Ces opercules minéralisés de mollusques (ordre des archaeogastropoda) portent bonheur. On les appelle aussi œil de Vénus, œil de Shiva. Il faut détenir un flair de cueilleur de cèpes pour ramasser ces fossiles minuscules dans les milliards de grains de sable... J'en ai trouvé un seul en une semaine, qui se reposait sur le sable alors que je sortais de l'eau... Anglet représente pour moi ces immenses plages que la mairie a laissé en l'état en aménageant une promenade où piétons, joggers et flâneurs se croisent en bonne entente. Et quand j'ai ramassé un œil de Sainte Lucie, j'ai l'impression que j'emporte un bout minuscule de la plage à Chambéry... La Côte Basque est, hélas, trop envahie l'été,  il vaut mieux la découvrir au printemps, à l'automne et surtout en hiver !