mercredi 2 septembre 2020

Rubrique Cinéma

 Depuis la fin du confinement de mars, je n'avais pas franchi les portes de l'Astrée. Pour plusieurs raisons : le soleil, le virus, le manque d'intérêt pour les films proposés à l'affiche... Cet après-midi, un film italien, "Citoyens du monde", a retenu mon attention. Munie de mon masque, j'ai tenté l'expérience et au bout de quelques minutes, je l'ai quasiment oublié et le film a capté mon attention. J'étais émue de me retrouver dans la salle obscure comme un retour à la vie d'avant, avant le Covid-19. Une cérémonie dédiée à la culture cinématographique. J'ai donc vu "Citoyens du monde" du réalisateur, Gianni Di Gregorio. L'action se déroule à Rome où vivent trois retraités : un professeur de latin, un sans profession et un brocanteur. Aucun ne roule sur l'or et ces retraités modestes sont célibataire, veuf et divorcé. Giorgetto qui vit difficilement avec sa pension de quatre cents et quelques euros, se demande un jour si avec ce pécule, il aurait un meilleur niveau de vie dans un pays étranger. Les deux amis se mettent à rêver de ce changement et rencontrent Attilio, le brocanteur qui accepte de partir lui aussi à l'étranger. Mais dans quel pays ? Ils prennent rendez-vous avec un professeur qui leur propose trois destinations (Bali, la Bulgarie, Cuba) où le coût d'une bière est le plus bas ! Mais attention aux tsunamis, aux tremblements de terre, etc. Les trois compères persistent et veulent toujours partir. Le professeur leur propose aussi les Açores et c'est donc ce pays qu'ils choisissent. Ils se préparent activement pour s'installer loin de leur pays. Mais, au fur et à mesure de leurs préparatifs, ils prennent conscience que ce rêve ne correspond pas à leur réalité. Le professeur peut refaire sa vie, le brocanteur ne veut pas s'éloigner de sa fille et de son chien, le troisième va perdre son frère. Ils décident de rester chez eux et se contentent avec un soulagement allègre de découvrir la mer à Terracine, à dix kilomètres de Rome. D'autant plus qu'un jeune migrant, Abou, qui croise la route des retraités leur rappelle que partir est un "arrachement". Ce film délicieux, pudique, charmant, merveilleusement interprété, évoque la solitude des anciens, leur pauvreté, mais aussi leur humour, leur solidarité et leur humanité. Comédie italienne savoureuse et politiquement incorrecte... A voir pour ces hommes simples et modestes, pour Rome, pour l'Italie, pour sa langue si chantante.