jeudi 26 novembre 2015

Atelier de lectures, 3

Après Colette en octobre, j'avais envie de présenter Simone de Beauvoir, un écrivain-phare pour moi. J'ai suggéré de lire  "La femme rompue" et "Une mort très douce". Mais le temps a passé trop vite et nous n'avons pas abordé sérieusement les deux ouvrages en question. Pour ma part, j'ai relu "La Femme rompue" et j'avoue que ces trois nouvelles m'ont un peu déroutée car lire à l'âge de trente ans et lire trente cinq ans plus tard,  réservent des surprises. Dans le premier récit, Simone de Beauvoir évoque un couple dans le milieu intellectuel parisien. Le personnage féminin traverse une crise : son mari vit un peu au ralenti et son fils s'éloigne d'elle. Son intransigeance provoque une dispute violente avec ce fils qui renonce à sa thèse alors qu'elle rêvait pour lui d'une carrière de professeur... L'héroïne s'installe dans la "déprime" parce qu'elle n'accepte pas le changement de son fils (qui rejoint tout de même le ministère de la culture)... La déception parents-enfants me semble un peu dépassée de nos jours bien que cela soit un thème universel... La troisième nouvelle concerne l'éclatement d'un couple. Le mari trompe sa femme mais il se sent culpabilisé devant la souffrance de son épouse, délaissée et abandonnée. J'ai aussi trouvé le sujet pas très original... Je me suis rendue compte en relisant ce livre que j'aurais du conseiller les œuvres autobiographiques et en particulier "Les Mémoires d'une jeune fille rangée", "La Force des choses", "La force de l'âge", "Tout compte fait", "La Cérémonie des adieux".  C'était passionnant à l'époque de lire l'ensemble des récits autobiographiques comme un témoignage historique, politique, sociologique sur la vie d'une grande intellectuelle française des années 40 aux années 80. Elle a cultivé le sens de la révolte à tout va : contre la Guerre d'Algérie, la colonisation, l'inégalité homme-femme, le carcan des injustices faites aux femmes. Son alliance originale et égale avec Sartre a servi d'exemple à toutes les femmes du monde entier. Je voulais rendre hommage à cette figure incontournable de la littérature française du XXe siècle en tant que féministe influente. Sa vie se confond avec la littérature, avec les idées au service d'un idéal qu'il ne faut pas oublier surtout en ces temps agités où certains criminels fanatiques veulent détruire tous les délices de la pensée, tous les enchantements de la liberté et tous les bonheurs de l'art et de la littérature...