mardi 2 mars 2021

Les librairies essentielles

 Enfin, le décret numéro 2021-217 est sorti le 25 février dans le Journal Officiel : ô délicieuse décision ! Les 3 300 librairies sont devenues des commerces essentiels, autorisées à ouvrir en cas de confinement. Les Niçois et les Dunkerquois peuvent donc acheter leurs livres le samedi et le dimanche dans leur librairie préférée. Les écrivains, les éditeurs et les libraires peuvent se réjouir de cette autorisation attendue. Certaines métropoles sont menacées de confinement dans les jours qui viennent comme Paris, Lyon, Marseille avec une éventuelle flambée du virus. Au moins, les livres échappent à l'oubli gouvernemental. Le géant de l'e-commerce profitera un peu moins de la situation dramatique, provoquée par ce virus menaçant. Le temps passe bien vite mais il ne faut pas oublier leur fermeture au printemps et en novembre. Maintenant, les lecteurs passionnés et acheteurs compulsifs peuvent lire tranquilles. Plus de souci pour se procurer ces biens "spirituels" dans les petites surfaces comme dans les grandes. Le livre ressemble d'ailleurs à un kilo de sucre, par sa forme de parallélépipède, par son poids aussi... Une gourmandise bénie des dieux que l'on pourrait vendre aussi dans les épiceries à côté des plaques de chocolat. Pour remonter le moral et pour éviter une prise de poids, il vaut mieux se jeter sur un livre que sur du chocolat. Le bénéfice est le même au-delà de toutes les espérances. Je suis donc bien rassurée pour mes chers bouquins. Mais, je suis encore toute chagrinée pour les cinémas, les salles de théâtre, les restaurants et les bars. Et je regrette beaucoup que les musées restent fermés alors qu'ils peuvent proposer des visites avec une jauge stricte ! Pour repartir d'un bon pied en France ou à l'étranger, j'attends ce sacré vaccin qui ne pointe pas son flacon dans mon horizon. Les printemps se ressemblent dans le manque de masques l'année dernière et la rareté des vaccins aujourd'hui :  encore, une lenteur bureaucratique difficilement compréhensible ! Pas de chance pour moi, je n'ai pas atteint les 75 ans et ma tranche d'âge semble poser des problèmes pour bénéficier de cette protection vaccinale. Je rêve même de posséder un passeport vaccinal pour retrouver mes escapades. Encore quelques mois à patienter avant de retrouver une vie normale bien que cette notion de "normale" perde son sens habituel. Les projets se mettent en mode pause tout en espérant que l'année 2021 sera meilleure que la précédente. Quand je me rends dans mes librairies préférées en ville, je pense à ce privilège d'arpenter ces lieux de culture comme dans mes visites régulières à la Médiathèque de Chambéry. Je ressens parfois que ces sorties peuvent à tout moment s'interrompre... Il y a un an, ce scénario d'une pandémie appartenait au monde de la science-fiction, du virtuel. Aujourd'hui, il a percuté le Réel jusqu'à quand ? Patience...