mercredi 6 mars 2019

Attention, les robots sont arrivés

La semaine dernière, j'ai franchi la porte de la Médiathèque de Chambéry en me heurtant, pour la première fois dans ma vie de lectrice, à quatre "magnifiques" robots, installés au rez-de-chaussée. J'avais un peu évoqué la question de la robotisation des prêts et des retours des documents avec une bibliothécaire. Elle m'avait confié quelques "bonnes raisons" : plus de problèmes de santé pour les employés avec les gestes répétitifs, anonymat des emprunts, volonté des élus, plus de modernité… Les arguments me semblent un peu faibles car la raison principale réside certainement dans le non-remplacement des agents qui partiront à la retraite. Il faut donc s'adapter à ces machines très performantes par ailleurs. A mon premier essai, certains de mes prêts n'avaient pas été pastillés. Il suffit de déposer les ouvrages sous l'écran et le logiciel reconnaît les livres et d'autres supports. Ensuite, le lecteur(trice) range les volumes sur des chariots correspondant aux étages de la médiathèque. Deux employés surveillent les transactions et proposent leur aide si besoin. Une fois le traitement effectué, on peut s'éparpiller dans les secteurs et une fois la cueillette terminée, retour à nos robots mutiques et inhumains. Il faut déposer la carte de lecteur sous un scanner et au fur et à mesure que l'on pose les livres sur la console, les emprunts s'affichent sur l'écran. En terminant la saisie, il ne surtout pas oublier de retirer sa carte et de fermer l'application. Bilan : plus de contacts avec les bibliothécaires retranchées dans leur bureau d'accueil, disparition des paroles de civilité, remplacement des relations humaines par les nouvelles technologies. Pourtant, une bibliothèque reste toujours un des lieux où la socialité existait encore. Les robots vont bientôt envahir les espaces commerciaux. Des milliers d'emploi vont disparaître. C'est quand même regrettable pour les personnels de bibliothèque qui jouent un rôle social en accueillant le public. Dommage, dommage… Quand la modernité technologique chasse l'humain, j'éprouve un sentiment de nostalgie pour le temps d'avant. J'ai demandé à des employés si dans un futur proche, je poserai des questions à des hologrammes…