mardi 19 juin 2018

Escapade basque, 4

Après Urdax, j'ai pris la direction de Saint-Jean-de-Luz, petite cité portuaire d'une beauté presque trop discrète. Chasseurs de baleine, pêcheurs de thon et de sardines, les Luziens ont toujours été des Basques intrépides et indomptables. Biarritz, la mondaine cosmopolite, attire beaucoup de touristes, mais, sa voisine ne se positionne pas en rivale car, elle préfère rester autour de ses digues protectrices (des raz de marée ont dévasté la ville au XVIIe et au XVIII) et de sa plage en forme de coquille Saint-Jacques. Le port de pêche constitue l'identité de la cité avec ses bateaux en bois, peints de couleurs vives. Une activité réelle anime ce port qui n'est pas un décor pour les touristes. J'ai visité la très belle église Saint-Jean-Baptiste où a eu lieu le mariage de Louis XIV avec Marie Thérèse d'Autriche en 1660. Un retable du XVIIe, l'un des plus beaux du Pays basque, se compose d'une dizaine de statues en bois doré entre des colonnes torsadées. J'ai assisté en 2016 à un concert inoubliable de Jaroussky dans cette église magnifique et je reviens toujours faire un "pélerinage" culturel quand je me retrouve à Saint-Jean de Luz. Le front de mer s'étire devant la plage et on remarque les passerelles qui permettent d'accéder aux maisons, aux hôtels art déco et aux pensions diverses. Aucun visiteur ne peut quitter la cité portuaire sans faire une pause gourmande chez Adam. Ce pâtissier basque avait régalé le roi Louis XIV avec son macaron d'une subtilité et d'un goût incomparables. Ce biscuit en pâte d'amande représente le symbole luzien d'une tradition bien sympathique. La culture basque se vit quotidiennement par une grande majorité d'habitants. Si j'avais aimé le sport, j'aurais choisi la pelote car tous les villages ont un fronton et le surf, évidemment. Si j'avais aimé la randonnée, les montagnes  basques se prêtent à des escalades merveilleuses. Dans ma jeunesse, je marchais sur les crêtes de la Rhune et des Trois-Couronnes où je croisais des pottoks sauvages, des aigles et des vaches en liberté. Comme je suis gourmande, la cuisine basque ne peut que me plaire. Ma mère concoctait des plats typiques du pays : des piballes l'hiver, du foie gras, du merlu à la koskerra, des palombes l'automne, du thon rouge à la tomate, des chipirons, et du gâteau basque en dessert. Je me suis baignée dès mon enfance dans cette atmosphère basco-béarnaise-hispano-française et cette richesse multi-régionale m'a enracinée en Côte basque !