lundi 7 octobre 2019

Athènes, 7

Lundi, j'ai retrouvé le chemin de la Bibliothèque d'Hadrien, de l'Agora romaine et de l'Agora grecque. Proche de la place Monastiraki, il ne reste pas grand chose de cette grande bibliothèque, construite en l'an 132 de notre ère par l'Empereur phihellène Hadrien. Seules, des colonnes, résistent au temps et l'on aperçoit dans un mur au fond d'une cour à péristyle des niches qui pouvaient contenir 20 000 rouleaux. Comme j'aime évidemment ces lieux de culture et du savoir, je ne pouvais pas passer devant ce site sans me recueillir devant cet espace spirituel. Une tribu Hérule au siècle suivant a détruit cet édifice et renaîtra autour du Ve siècle comme un nouveau centre civique. J'ai l'impression que dans cet époque-là, les bibliothèques semblaient plus que fragiles. L'Agora romaine se présente comme un large espace entourée d'arcades abritant des boutiques. Sur le côté, se dresse la Tour des Vents, du IIe siècle, construite par Andronicos et considérée comme une horloge hydraulique monumentale. Les hauts reliefs remarquables représentent les divinités des Vents qui ornent chacune de ses huit faces. Ce monument antique original est un "incontournable" de l'archéologie scientifique. Puis, après une pause "jus d'orange" savoureux dans un bar typique, j'ai pénétré dans l'Agora grecque, un des joyaux antiques d'Athènes. Place politique centrale de la ville, lieu de rendez-vous, place du marché, cet espace arboré immense, situé au pied de l'Acropole, m'a toujours plongée dans une rêverie temporelle délicieuse. Je m'imaginais les Grecs débattre dans le bouleutérion, un édifice où se réunissaient les citoyens. Les archéologues ont découvert ce site exceptionnel à la fin du XIX en traçant une ligne de chemin de fer. La Porte des Géants accueille les visiteurs et tout de suite, le temple d'Héphaïstos (- 449) apparait sous nos yeux, splendide, dans un état préservé et transformé en église chrétienne au VIIe siècle. Dans ce site, un musée très intéressant, la Stoa, présente les divers objets trouvés dans les fouilles. Après cette déambulation poétique et politique dans l'Agora, j'ai fini ma journée en retrouvant mon quartier de l'Acropole. J'ai encore éprouvé l'envie de revoir le Parthénon depuis l'Aeropage, un énorme monolithe de marbre gris bleu qui domine l'Agora. Les citoyens élus (150 archontes magistrats) se retrouvaient la nuit sur ce rocher pour débattre d'affaires de justice. Beaucoup de touristes escaladent ce lieu avec un irrespect total. Mégots sur le sol, bouteilles de bière, ambiance parfois musicale venant des smartphones, ils se prennent constamment en selfie… Et aucun gardien ne surveille cet espace pour régler ces incivilités. La vue panoramique est particulièrement époustouflante sur les monuments de l'Acropole et sur Athènes. Je pensais à tous ces lieux qui gardent pourtant leur magie, maltraités par ces visiteurs comment pourrait-on les qualifier ? des mal-éduqués...