vendredi 6 avril 2018

Venise, 5

J'ai profité de mon séjour à Venise en quittant la ville à mi-parcours pour me rendre à Padoue, situé à trente minutes de train. Je voulais connaître cette cité pour sa réputation universitaire (Galilée a enseigné à Padoue) et pour sa chapelle Scrovegni, décorée par Giotto. J'avais réservé les places de train sur internet et surtout pris les billets pour la chapelle car seulement trente personnes peuvent entrer dans ce lieu pendant vingt minutes... Je suis arrivée en début de matinée et évidemment, après avoir quitté Venise, le "choc" de la terre ferme et le retour à la vie automobile m'ont surpris tellement je m'étais habituée à l'effet tangage de mes déplacements. J'imaginais Padoue comme une ville moyenâgeuse centrée sur elle, à l'image de Lucques, mais en fait, la cité abrite plus de deux cent mille habitants, s'étale en longueur et ne présente pas une harmonie architecturale comme la Sérénissime... Padoue mérite le détour pour un trésor considérable avec la chapelle Scrovegni. Cet édifice religieux en brique rouge ne laisse rien deviner de la splendeur qu'elle recèle. Bâtie en 1300 par un mécène qui voulait élever une chapelle à côté de son château. Il fit appel à Giotto (1266-1337) qui réalisa un cycle de fresques à la gloire de la Rédemption. Il faut se préparer à la vision de ses fresques et grâce à un film documentaire, présenté (en italien), le génie du peintre s'étalait devant mes yeux : forte expressivité des visages,  perspectives nouvelles, magie des couleurs, organisation des scènes, plafond d'un bleu profond habillé d'étoiles... Une des œuvres fondamentales de la peinture occidentale. J'ai ensuite visité le musée civil Eremitani, installé dans l'ancien couvent des ermites de Saint Augustin. J'ai vu avec plaisir la partie archéologique avec des vases étrusques et la pinacothèque. J'ai repris le chemin du centre ville pour parachever ma visite de Padoue et j'avoue que je ne m'attendais pas à voir l'une des plus grands édifices de l'époque moyenâgeuse, je parle du Palais de la Raison. Construit en 1219, ce palais monumental devait abriter un tribunal. Il est décoré d'un impressionnant cycle de fresques (200m linéaire), inspiré par un astrologue padouan, représentant les signes du Zodiaque et les activités humaines. Un grand cheval de bois d'une dimension incroyable décore une partie de cette salle immense. Un témoignage patrimonial très surprenant. Après cette surprise architecturale, j'ai vu la cathédrale (le Duomo) et le Baptistère. La ville est aussi un lieu de pélerinage avec Saint Antoine mais, je n'ai pas eu le temps de m'y rendre... Quand je suis revenue à la gare de Venise et que j'ai repris le vaporetto, j'avais l'impression de revenir chez moi...