lundi 24 mai 2021

Escapade basque, 3

 Après Lekeitio, j'ai voulu revoir la Concha de Saint Sébastien, une des plus belles baies d'Espagne. Le soleil est revenu pour illuminer l'océan et surtout le "Peigne du Vent" (Peine del Viento), situé à l'extrême ouest de la ville au bout de la plage d'Ondarreta et aux pieds du mont Igeldo. Cette œuvre d'Eduardo Chillida a été installée en 1977 en collaboration avec l'architecte Luis Pena Ganchegui, chargé de concevoir le site. Cet ensemble se compose de plusieurs terrasses de granit rose et trois pièces monumentales d'acier rouillé accrochées aux rochers qui résistent au fracas incessant des vagues. Quand je suis arrivée devant ce lieu magique, le paysage urbain de la cité basque avait disparu et j'avais l'impression de me trouver sur une île déserte face à l'océan. Quand l'océan est déchainé, l'air propulsé par les vagues diffuse un son particulier grâce à des orifices creusés dans le sol de granit. Cette halte artistique et naturelle fait partie de mes pèlerinages préférés quand je reviens au "pays". J'ai revu avec plaisir l'ambiance sympathique du centre ville où j'ai fêté le déconfinement un jour avant la France sur une terrasse où j'ai savouré des "calamares à la plancha", une des spécialités du Pays Basque espagnol. Evidemment, je ressens un attachement particulier pour Bilbao et Donostia (Saint Sébastien en basque) pour leur dynamisme, leur vitalité et la place de la culture que ces deux cités ont mis en priorité pour doper un tourisme élégant. La langue basque se remarque partout dans les panneaux routiers comme dans les boutiques. Cette cohabitation entre deux langues se vit dans une convivialité totale et je regrette pour ma part de ne pas avoir appris cette langue si particulière qui s'enracine depuis des milliers d'années dans ce coin du Sud-Ouest européen. Je connais des mots courants de la vie quotidienne. La lune se dit "ilargia" (prononcer ilaguia) veut dire "lumière des morts", iguskia le soleil, etc. Si j'étais restée dans mon pays, j'aurais appris le basque ! En revenant à Anglet, j'ai repris mes habitudes : marcher tout au long de l'océan même en présence d'une pluie menaçante et du vent qui gonfle les vagues océaniques. D'ailleurs, je préfère la Côte basque avec un ciel voilé, nuageux, en présence d'un soleil fugace. Quand il domine, il écrase les couleurs alors qu'une météo variable offre des paysages plus nuancés, plus subtils. Si on préfère une météo flamboyante, il vaut mieux éviter la Côte basque... Je lisais dans un commentaire de clients qu'il trouvait son hôtel parfait mais qu'il protestait contre un inconvénient majeur : la pluie ! Ah, ces touristes ! Il y a déjà un monde fou en Pays basque. Heureusement que la météo en décourage certains !