jeudi 16 mai 2019

Stockholm, 4

Mercredi matin, j'ai visité ma deuxième bibliothèque du séjour, la bibliothèque publique (Stockholm Stadsbiblioteck). Quand j'ai repéré le bâtiment d'un ocre orangé, je me trouvais devant une construction des années 20. Cette stupéfiante bibliothèque m'a enchantée par sa dimension, l'organisation des espaces, sa décoration "Art nouveau". J'ai monté les marches et je me suis retrouvée dans une rotonde à trois étages. Les livres se nichaient sur les étagères couvrant les murs ronds et cet effet de sphère terrestre donnait une impression grandiose du savoir, de la connaissance et de la pensée. J'ai arpenté les galeries et je me suis arrêtée devant les rayonnages avec curiosité. J'ai remarqué la place importante de notre langue française dans l'établissement (vive la francophonie !) et j'ai même ouvert un ouvrage de poésie, "Ouvrir", signé Guillevic. Les meubles, les objets, les lampadaires, les fauteuils, tout est resté dans son écrin des années 20 à part la présence inévitable des ordinateurs. On peut consulter plus de deux millions de volumes sans oublier les supports audiovisuels. L'entrée est libre, chacun peut s'asseoir sur des banquettes en cuir et consulter les documents. Un lieu magique pour moi et je n'arrivais pas à le quitter. J'ai même visité le secteur jeunesse pour constater le mobilier à leur taille, les coins ludiques et un joyeux bazar partout. Les petits lecteurs semblaient très sages… Je suis repartie en pensant à la chance de tant de Stockholmois qui disposent d'un "paradis terrestre", la Stadsbiblioteck, une des plus belles bibliothèques européennes. Après cette visite "livresque", je me suis éloignée de Stockholm d'une dizaine de kilomètres pour atteindre le Millesgarden museum, souvent recommandé dans les guides. Résidence d'été du sculpteur Carl Milles et de sa femme Olga, le musée présente ses œuvres dans les terrasses qu'il a lui-même conçues face à la Baltique. Se promener dans le parc ressemble à une chasse aux trésors pour découvrir la cinquantaine de sculptures aériennes, d'inspiration antique. Ces statues élancées vers le ciel ressemblent à des signes symboliques imprégnés de spiritualisme laïque. On peut visiter sa maison en traversant le salon, la cuisine, l'atelier où Carl Milles travaillait. J'ai remarqué sa collection de statuettes grecques ainsi que des vases. Une sérénité silencieuse régnait dans ce lieu unique au monde et méconnu car très peu de touristes étrangers se mêlaient aux visiteurs suédois. Un grand moment, une parenthèse hors du temps, une émotion esthétique, dans mon escapade à Stockholm. Une exposition temporaire très intéressante montrait quelques artistes expressionnistes du début du XXe. Pour terminer la journée, j'ai repris le tramway pour me rendre dans l'île de Djurgarden où deux musées m'attendaient : le Prins Eugens Waldermarsudde et le Vasa, encore des moments forts dans mon escapade en Suède… La suite, demain.