mercredi 30 septembre 2015

Retour de Grèce, 1

Je suis revenue de mon périple odysséen et je garde en moi la lumière jaune d'Athènes, la chaleur estivale malgré quelques épisodes orageux, souvent rafraîchissants et bienfaisants. J'ai réussi à concilier la culture et la nature : j'ai visité une vingtaine de musées et de sites archéologiques que j'évoquerai dans le blog et je me suis baignée plusieurs fois dans la mer Egée à 28° près d'Athènes et dans l'île aux pistaches, Egine. Mais avant de décrire mes rencontres esthétiques et mes admirations historiques envers la Grèce Antique, j'ai envie de parler de la ville d'Athènes et de ses habitants. J'avais loué un studio dans un quartier près de l'Acropole, ce qui m'a permis de rayonner dans le centre formé par la colline de Filopappou, l'Agora grecque, l'Agora romaine et les grandes avenues. Tout d'abord, cette ville "ciment" s'étale à perte de vue et supporte près de 4 millions d'habitants sur 11 millions de Grecs vivant dans le pays. A part le centre historique, les quartiers se ressemblent avec des immeubles de quatre à six étages, tous munis de terrasses et de stores pour lutter contre le soleil dévorant de l'été. Certains habitations s'herborisent avec bonheur et donnent des touches de vert salutaires. La ville ne possède pas d'unité urbanistique comme à Amsterdam et Venise. De grandes avenues sont envahies de voitures et de taxis de couleur jaune qui défilent à une allure inconcevable en France et quand le feu rouge se met au vert, je courrais presque pour traverser la rue. Les automobilistes et les scooters mènent la vie dure aux piétons et je n'ai remarqué aucun cycliste. La révolution verte ne semble pas conquérir le cœur des Athéniens... Mais, l'écologie est peut-être une démarche appartenant à des sociétés très riches ? Et puis, les marques de la crise se manifestent sur les murs avec des millions de tags, que l'on nomme "art street", l'art des rues, si on veut parler de gestes artistiques. Evidemment, je préfère des murs sans ces graphismes douteux mais nos jeunes artistes d'aujourd'hui, souvent anonymes, veulent exprimer leurs colères, leurs révoltes, leurs rancœurs. Je pensais à Socrate quand je me baladais dans ces avenues bruyantes, collectionnant les commerces fermés et je me disais, quelles paroles prononceraient-ils pour décrire sa cité devenue tentaculaire, vibrante de bruit et de vie, de restaurants ouverts sur la rue, avec sa noria de taxis, de lignes de métro, de bus, de tramway ? J'aurais aimé connaître son avis...