jeudi 22 juin 2023

Atelier Littérature, 1

Ce jeudi 15 juin, nous étions une dizaine de lectrices pour la dernière rencontre de l'Atelier Littérature de la saison 2022-2023. J'avais choisi le thème de l'eau dans quelques romans pour nous rafraîchir avant la canicule estivale. Danièle a ouvert le bal avec un roman "policier" de Donna Leon, "Les eaux dangereuses", publié dans la collection "Points" en 2022. Dans un hospice vénitien, une patiente au moment de mourir veut témoigner à propos de son défunt mari. Pour elle, il a été assassiné. Le commissaire Brunetti lui promet de mener une enquête. Son mari travaillait pour une compagnie de contrôle de la qualité des eaux à Venise. Ce travail serait-il le mobile du meurtre ? Danièle a beaucoup apprécié l'ambiance du roman, la présence permanente de la cité magique, les personnages attachants. Pour tous ceux et pour toutes celles qui aiment Venise, il faut absolument lire Donna Leon et sa trentaine de romans avec le Commissaire Brunetti. Cela tombe bien pour une lecture d'été. Odile a choisi un roman plus ambitieux, celui d'Emmanuelle Favier, "Le courage qu'il faut aux rivières", publié en Livre de Poche. Dans un pays des Balkans, des femmes font le serment de renoncer à leur condition. Elles peuvent mener une vie d'homme et se réaliser dans le travail et dans une indépendance assumée. Manushe est l'une de ces "vierges jurées". Un jour, arrive Adrian, un homme au passé mystérieux qui va troubler la jeune femme. On ne se dépouille pas aussi facilement de sa nature féminine. Odile nous a donné envie de découvrir ce premier roman envoûtant et original d'Emmanuel Favier. Nous avons évoqué cette écrivaine dans l'Atelier avec son dernier roman remarquable, "La part des cendres" sur la  vol de œuvres d'art pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Pascale a découvert le livre de Giulia Caminito, "L'eau du lac n'est jamais douce", paru en 2023. Un véritable coup de poing, ce roman italien, selon Pascale. L'héroïne, Gaïa, une jeune adolescente en crise permanente, suit à la lettre le conseil de sa mère : ne compter que sur elle-même. Cette famille quelque peu dysfonctionnelle (un père chômeur et handicapé, une mère révoltée par sa pauvreté) ne favorise pas son émancipation, mais, elle ne se plaint jamais, lit, se cultive, apprend à se défendre. Dans ce milieu problématique, Gaïa est malgré tout en proie à ses pulsions de violence dans ses relations amicales et amoureuses. Ce roman très fort sur le mal-être d'une adolescente s'inscrit dans une filiation romanesque, propre à Elsa Morante et à Elena Ferrante.  (La suite, demain)