jeudi 15 septembre 2016

Portrait d'écrivain

Ma passion de la littérature se traduit par un accompagnement rapproché de toutes les écrivains, hommes et femmes, qui peuplent mes étagères depuis de longues années. Je me propose d'évoquer dans ce blog ces figures littéraires qui, en fait, se reposent dans ma bibliothèque devenant ainsi leur maison, leur logis, leur nid, leur résidence secondaire, Je pratique l'accueil permanent pour ceux et celles qui m'ont apporté dans ma vie de lectrice, une complicité évidente et intimiste. Aujourd'hui, j'ai choisi un écrivain peu connu du grand public mais qui mérite d'être lu et apprécié. Il s'agit de Georges Perros, écrivain secret, original, ironique et empathique. J'ai relu son ouvrage de poésie, "Une vie ordinaire" publié dans la collection Poésie/Gallimard où Georges Perros utilise la prose poétique pour raconter sa vie. Dans la préface du recueil, Lorand Gaspar décrit le poète avec sa pipe, son caban de marin, sa moto et sa gentillesse bourrue. Il vivait à Douarnenez avec sa famille depuis 1958 et n'a plus jamais quitté cette Bretagne vivifiante dans une maison en bord de mer. Avant la province, il avait travaillé à Paris, à la Comédie-Française. devint l'ami de Gérard Philippe, et assuma un poste de lecteur au TNP et chez Gallimard. Son œuvre littéraire nait dans les années 60 avec "Papiers collés" en deux volumes. Il écrit alors dans ce journal littéraire : "Ecrire est un acte religieux, hors toute religion. Ecrire, c'est accepter d'être un homme, de le faire, de se le faire savoir, aux frontières de l'absurde et du précaire de notre condition. Ce n'est pas croire, c'est être certain d'une chose indicible, qui fait corps avec notre fragilité essentielle." Lire Georges Perros,  alors que la presse littéraire l'a oublié comme tant d'autres aussi, reste un acte de résistance contre l'ingratitude et l'indifférence. J'ai eu la surprise de trouver le poète-écrivain dans un Télérama de 2012. J'ai conservé cet article et je me promets de monter jusqu'à Douarnenez pour découvrir ce coin de Bretagne et surtout pour visiter sa maison devant la baie. Son œuvre, composée de fragments, de notes, de poèmes sans rimes, de bribes, brasse le doute, l'ironie, la fuite, la fragilité et la modestie. La médiathèque de la ville porte son nom et ses livres nous attendent chez son fils, Fred, brocanteur dans la rue Emile Zola...