mercredi 3 septembre 2014

J.-B. Pontalis, suite 2

Mon deuxième "Pontalis" se nomme "Fenêtres", publié en 2000 et disponible en Folio. Le métier de cet écrivain, (psychanalyste), a eu une influence déterminante sur ses écrits car le lecteur(trice) éprouve une curiosité stimulante en lisant ce type de textes, mélange de littérature teintée de psychanalyse ou de psychanalyse, teintée de littérature. L'art de cet écrivain libère les appréhensions légitimes concernant une science "médicale" souvent obscure et à la seule portée des spécialistes ou des lecteurs très avertis. Quand j'ai découvert la psychanalyse en classe de philo (en 1970...), j'ai pensé que cette approche du comportement humain répondait à des questions fondamentales comme celle de tout questionnement philosophique : "Qui suis-je ?". Freud apporte sa réponse : chaque individu possède un ça, (l'inconscient), un moi, (la construction personnelle) et un surmoi (la construction sociale). J'ose simplifier cette notion de base qui constitue malgré tout une sacrée révolution intellectuelle. Pontalis parle souvent de Freud, et de biens d'autres psychanalystes en toute complicité avec ses lecteurs(trices).  Ses ouvrages se lisent donc avec évidence et son talent de conteur fait tomber toutes les barrières. Ce livre ressemble à un "petit lexique à usage personnel (...), ce n'était pas seulement des mots qui me venaient à l'esprit, mais des images, des traces que des rencontres avec des patients, des amis, des lectures avaient laissé en moi." En feuilletant le sommaire, les thèmes du livre sont toujours imprégnés de nostalgie car ils abordent les âges différents de la vie, l'usure du temps, la mémoire, l'enfance, le "vieillir", l'amour, etc. Quand Pontalis évoque les manières de lire, il écrit : "L'expérience de lecture préfigure celle de l'analyse. Toutes deux sont transport, transfert, hors de soi. Toutes deux sont épreuve de l'étranger. D'un étranger qui serait au plus près de l'origine."  Ces "Fenêtres" méritent d'être ouvertes... pour se changer d'air !