vendredi 12 juillet 2019

Rubrique cinéma

Cet après-midi, je suis allée voir le film anglais de Chanya Burton, Vita et Virginia. Dès que j'avais appris qu'un long métrage était consacré à Virginia Woolf, je me suis précipitée pour le voir à l'Astrée. Il vaut mieux connaître la vie de cette fabuleuse écrivaine pour apprécier les détails biographiques d'un épisode particulier dans sa vie. La réalisatrice a osé montré l'une des icones littéraires du XXe siècle et ce pari risqué me semble réussi. En 1922, "Mrs Dalloway" vient d'être publié et Virginia souffre d'une dépression récurrente avec quelques hallucinations. Sa santé fragile l'isole socialement et son mari Léonard la surveille de très prés. Pendant ce temps, Vita Sackville-West, subjuguée par le talent de Virginia, tente de l'approcher pour lier une relation amicale avec elle. Mais, Vita, bien que mariée, mène une vie double avec des maîtresses. Sa réputation sulfureuse attire la colère de sa propre mère, offusquée par sa conduite immorale. A cette époque, il fallait courageusement transgresser les normes pour se sentir libre, surtout pour les femmes. Vita invite Virginia dans son domaine familial et se noue alors une relation amoureuse entre elles. La vie les sépare souvent car Vita voyage avec son mari ambassadeur. Elles échangent des lettres pour maintenir ce lien fragile. Virginia compose son roman "Promenade au phare" et son amante un peu plus lointaine commence à se lasser d'elle. Dans une soirée, organisée par la sœur de Virginia, Vita réapparait avec une nouvelle conquête féminine. Virginia comprend alors que sa relation se termine dans la trahison. Mais, pour sublimer cette histoire, l'écrivaine la transpose dans une biographie très originale, "Orlando", inspirée par Vita. Un homme, poète élisabéthain, se transforme en femme et traverse plusieurs siècles. Malgré leur rupture, elles restent amies et se soutiendront jusqu'au suicide de Virginia Woolf en 1941. L'actrice, Elizabeth Debicki, interprète l'écrivaine avec une ressemblance frappante toute en fragilité, concentration, excitation et abattement.  Ce film met en scène la relation amoureuse de deux femmes libres et créatrices, deux héroïnes de la littérature anglaise et même si elles choisissent de ne pas se séparer de leur mari, elles ne s'empêchent pas de vivre leur passion. Avec des décors raffinés, un fonds sonore imitant des pulsations, l'atmosphère fébrile des années 30, l'évocation du groupe de Bloomsbury, ce film féminin et féministe possède un charme so british…