vendredi 25 mars 2022

Paris, du Petit Palais au Panthéon

Paris propose toujours des expositions que l'on peut voir rarement en "province". Seules, quelques métropoles dont Lyon peuvent parfois concurrencer la capitale. En mars, j'ai donc découvert au Petit Palais, un peintre finlandais du XIXe, Albert Edelfelt. Ce musée parisien magnifique, face au Grand Palais en cours de rénovation, poursuit son exploration des artistes scandinaves après Carl Larsson et Anders Zorn. Cet artiste a entrepris un voyage à Paris en 1874 pour se faire connaître et décide d'y rester. Son style mêle impressionnisme et réalisme dans les paysages, les portraits et les scènes historiques. J'ai préféré ses tableaux sur la nature finlandaise, imprégnés de douceur et de mélancolie. Ce peintre sensible et délicat est considéré comme le "plus parisien des Finlandais et le plus finlandais des Parisiens". Avant de quitter le musée, j'ai revu la section antique avec de très beaux vases grecs. J'ai ensuite réaliser un projet qui me tenait à cœur depuis longtemps : visiter le Panthéon. Pourtant, je l'ai contourné plusieurs fois sans éprouver la curiosité de voir l'intérieur en "vrai" tellement les images de cet édifice sont diffusées à la télévision lors des commémorations. J'ai franchi le pas et quand j'ai pénétré dans la salle principale, j'avoue ma stupéfaction de constater le côté grandiose de ce monument de style néo-classique au cœur du Quartier latin dans le 5e arrondissement. Prévu au XVIIIe pour être une église, le bâtiment a changé de vocation après la Révolution française pour accueillir les grands personnages ayant marqué l'Histoire de France. Sa ressemblance avec son grand frère de Rome ajoute encore plus de solennité. J'ai tout de suite remarqué les immenses toiles d'Anselm Kiefer exposées depuis le 11 novembre 2018 à l'occasion de l'entrée de Maurice Genevoix au Panthéon. Deux tableaux monumentaux symbolisent les tranchées et dénoncent l'horreur de la guerre. Six vitrines percutantes accueillent des sculptures constituées de matériaux divers : barbelés, plomb, fumier, bicyclettes, etc. Ces œuvres tragiques et métaphysiques disposées dans la grande salle vont rester au Panthéon de façon pérenne. Ce geste artistique dénonce l'absurdité de la guerre et rend hommage à tous les soldats de 14/18. Je suis descendue dans la crypte pour me recueillir devant les tombes de Simone Veil et de son mari. Elle repose pour l'Eternité avec des compagnons illustres, Jean Moulin et André Malraux. Je ne m'attendais pas du tout à éprouver une certaine émotion au Panthéon, cet édifice historique d'une magnificence toute romaine.