vendredi 9 décembre 2011

Festival du Premier Roman

Pour le mardi 13 décembre, j'ai lu deux premiers romans : "Allée 7, Rangée 38" de Sophie Schulze aux Editions Léo Scheer et "Comme elle vient" de Raphaëlle Riol aux Editions du Rouergue. Je n'ai trouvé aucun point commun entre ces deux romans. L'un est écrit sobrement, par fragments et aborde le destin d'un Allemand qui fuit son pays, devient Français après un engagement à la Légion étrangère. Ce destin dans la tourmente de l'Histoire du XXème siècle est décrit en parallèle avec les destins de trois philosophes allemands, Nietzsche, Heidegger et Hannah Arendt. Ces trois références pourraient intimider le lecteur mais bien au contraire, l'évocation de la vie quelque peu agitée de ces trois philosophes rythme le récit en opposant ces vies différentes. En s'attachant à décrire la vie d'un homme simple et les vies des plus grands esprits du XXème siècle, Sophie Schulze a réussi un pari audacieux, celui de proposer un roman original et émouvant. Cela me rappelle une phrase de Malraux : "Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie". Cet allemand honnête et courageux repose dans cette "Alleé 7, Rangée 38" et ce titre sec et administratif identifie la tombe de ce Français si particulier, et je propose un sous-titre : "Chaque vie est unique". Ce petit roman est une vraie réussite littéraire.
Pour le second livre, changement total de registre et de ton. Le style parlé de la jeune narratrice, l'histoire familiale en crise, l'humour, masquent la tragédie finale quand on apprend la vérité sur la disparition de la mère de famille. J'ai lu jusqu'au bout ce roman au style emporté, vif et teinté d'humour. Quand la mère disparaît, tout change dans la vie de famille et chacun doit retrouver des repères pour survivre. Je ne raconte pas la fin de l'ouvrage, le retour au foyer de la mère se réalisera mais je préfère garder le silence... Bon premier roman.