lundi 25 juin 2018

La librairie d'Emmaüs

Jeudi dernier, je me suis rendue à Emmaüs, à la Motte-Servolex pour donner divers objets dont je n'ai plus l'utilisation. J'aime bien ranger ma maison quand l'été arrive, un rite annuel que je respecte toujours. Il paraît qu'il faut se débarrasser de tous les objets non utilisés depuis cinq ans… Les livres font partie de ce besoin que j'éprouve et je les offre ainsi à d'autres lecteurs potentiels. Je trie donc mes ouvrages de la façon suivante : vais-je les relire ou pas ? A part les livres d'art, les Pléiades, les guides de voyage et tous mes écrivains préférés (cela fait déjà beaucoup trop !), je donne ! Je dépose souvent quelques livres dans la bibliothèque-armoire que la Médiathèque de la Motte-Servolex a mis à la disposition des lecteurs. Cette opération de livres nomades se généralise dans les villes et j'ai rencontré récemment une jolie boîte à livres à Besançon où les conseils me semblaient bien pertinents : "Déposez, empruntez, lisez, conservez ou rapportez un livre dans cette boîte ou dans une autre". Cette initiative de la ville bisontine associe les associations de quartiers. J'apprécie beaucoup la présence gratuite des livres dans la ville et toute une sociologie des habitants se dessine à travers leurs lectures. J'ai remarqué un ouvrage sur la linguistique et je m'imaginais une ex-étudiante des années 70 comme moi, contrainte à l'étude du latin et de la linguistique, deux disciplines obligatoires pour obtenir une licence de lettres modernes. Quand je vais à la Médiathèque de Chambéry, je n'oublie jamais de vérifier dans le meuble dédié aux dons des livres, les arrivages du moment. Ce partage entre lecteurs ne concurrence en aucun cas les emprunts et les achats de documents en librairie. On ne trouve presque jamais des nouveautés ou des œuvres exigeantes (aucun Philip Roth par exemple)… Dans ma visite à Emmaüs, j'ai farfouillé dans les rayonnages en notant un meilleur agencement dans l'espace des livres et je suis repartie avec quelques ouvrages : un roman de Philippe Sollers, "Le journal atrabilaire" de Jean Clair, "Le siècle des intellectuels" de Michel Winock et un très beau livre d'art sur la Renaissance, publié chez Hachette avec une reliure originale, un Folio, "L'Œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar et ce lot pour vingt euros ! Ma passion des livres m'habite sans cesse et même si je vide parfois ma bibliothèque, je la remplis aussitôt avec ces "doux et si silencieux compagnons" !