lundi 28 mars 2022

Paris, culture garantie

 Après le Panthéon, j'ai découvert avec un grand intérêt l'exposition "Les Pionnières" au Palais du Luxembourg que l'on peut voir jusqu'au 22 juillet. A travers la présentation de peintures, sculptures, photographies et d'autres supports, le musée a mis à l'honneur le rôle essentiel des femmes dans le mouvement artistique de la modernité. Je citerai en priorité Tamara de Lempicka, Sonia Delaunay, Chana Orloff, toutes nées à la fin du XIXe qui accèdent aux écoles d'art jusqu'alors réservées seulement aux hommes. Paris devient le centre de ces années folles car beaucoup de femmes artistes choisissent la capitale française pour exprimer leur mode de vie originale. Elles osent s'emparer d'ateliers, de maisons d'édition, de galeries et un vent de liberté souffle dans la ville symbole de toutes les audaces. Elles s'habillent comme elles veulent, s'aiment souvent entre elles, choisissent leur époux ou vénèrent leur célibat. J'ai remarqué des photographies de la libraire, Adrienne Monier, fondatrice de la "Maison des Amis des Livres" au 7, rue de l'Odéon. Dans sa librairie qui est aussi une bibliothèque de prêt, elle accueille de nombreux écrivains comme Paul Valéry, Hemingway, James Joyce, Simone de Beauvoir, Louis Aragon et tant d'autres. Elle fut la compagne de Silvia Beach qui ouvrit la célèbre librairie, Shakespeare and Company, un des foyers les plus actifs de la culture parisienne de l'entre-deux-guerres. Ces années 20, les Années folles, constituent la matrice de la modernité en littérature et dans le monde de l'art. Les femmes ont saisi cette opportunité pour s'affirmer et ont creusé les sillons prometteurs de leur libération. Dans ce quartier, j'ai visité aussi le Musée Eugène Delacroix, rue de Furstemberg, un ermitage agréable avec un beau jardin, un lieu propice à la création artistique. Le peintre aime la nature et la retrouve dans cet écrin de verdure. J'aime découvrir les ateliers d'artiste comme les maisons d'écrivain pour sentir l'esprit du lieu. Le lendemain, je suis retournée au Louvre pour revoir quelques salles surtout celles consacrées à la peinture du Nord de l'Europe. J'ai revu avec plaisir Breughel le vieux, Rembrandt et surtout mon Patinier, un peintre hollandais peu connu et son saint Jérôme fabuleux. Je ne pouvais pas rater les salles des Etrusques et de la Grèce archaïque que j'aime particulièrement. Le Louvre, le plus beau musée du monde que je ne cesse de redécouvrir depuis des années. Evidemment, j'ai assisté à un concert de musique classique, du Schubert magnifique avec sa symphonie tragique et j'ai vu Fabrice Lucchini, avec ses fables de La Fontaine. Ce comédien adore la littérature et il nous communique cet amour avec enthousiasme. Dans ce monde plein de vacarme et de drames, de bruits de guerre, la culture encore vivante de Paris a mis un pansement de consolation à mon âme parfois malmené par les circonstances extérieures...