lundi 11 septembre 2017

Petite balade dans mon quartier


Parfois, j'ai envie de marcher une petite heure pour m'aérer, je quitte ma maison et je me dirige vers le château de Caramagne. Je pourrais aller en ville mais le bruit de la circulation me gêne un peu et je préfère aussi une certaine solitude dans mon parcours mille fois pratiqué. Je commence par mon quartier d'un calme étonnant à deux kilomètres du centre ville et je m'approche du château. Les montagnes dans mon panorama visuel me servent de repères fidèles et familiers : le Revard, la Chartreuse, la Dent du Chat me suivent des yeux. J'essaie de me projeter dans un décor inédit tellement la sensation du nouveau me ravit toujours quand je voyage. J'efface de ma mémoire la saturation de cet espace car je vis dans ce quartier depuis plus de quinze ans. Je longe la rue Saint-Ombre (belle appellation), je traverse le parc des Cèdres avec son club de tennis et je m'arrête devant Caramagne. Les prés ont été préservés bien que les pelleteuses des promoteurs n'ont qu'une envie : bétonner le quartier car ces gens n'aiment que le profit. Dans un article de Wikipédia, j'ai trouvé l'origine du château : il a été construit au XVIe siècle par un juriste italien, né dans le Piémont dans le village de "Caramagna". Plusieurs familles de nobles ont vécu dans cet endroit. En 1812, Joseph Gillet, un ancien militaire, loue la maison à une marquise anglaise, mariée à un Chambérien. Madame Birch. En 1820, le poète Lamartine se marie avec la fille de la marquise et signera son contrat de mariage dans ce château. Quand je passe devant les grilles de l'entrée, j'admire toujours les colonnes de marbre soutenant la loggia. La fresque de l'entrée à la détrempe illustre l'enlèvement de Déjanire par le centaure Nessus à droite et à gauche, l'enlèvement d'Europe par Jupiter. Ce château appartient à des propriétaires et n'est pas ouvert au public sauf exception lors de concerts. De magnifiques platanes ornent la cour et donnent à ce lieu une poésie mélancolique. Vivre près du fantôme de Lamartine (car il doit revenir de temps en temps) convient à ma nature littéraire et ce château embellit ma petite balade de la journée. Je reviens chez moi en traversant un chemin longeant un bois et une ferme. Bientôt, un lotissement surgira de ce champ car la fermière a pris sa retraite en vendant ses prairies... Mais, le projet n'est pas encore abouti. Je profite donc d'un îlot naturel dans ce quartier encore épargné par les immeubles citadins. Pourvu que cela dure encore quelques années...