mercredi 5 janvier 2022

Douze mois de lectures en 2021 : mes 12 récits et essais préférés, 3

 Je distingue dans mes lectures les romans, domaine de la fiction, et les récits ou essais, domaine de la réalité. J'ai une préférence pour la fiction mais, ma curiosité intellectuelle m'incline vers des essais et des récits. En janvier, j'ai apprécié "Un tout autre Sartre" de François Noudelmann, publié chez Gallimard. On connaît l'image emblématique d'un Sartre militant d'extrême-gauche, proche des communistes, juché sur un tonneau pour haranguer les ouvriers en 1968. Au fond, cette renommée politique cachait un Sartre amateur de voyages, d'évasion, de bons repas luxueux. Il était heureux à Venise, jouait du piano, tombait souvent amoureux. Ce portrait renouvelé et émouvant de l'écrivain philosophe est vraiment à découvrir. En février, et sans aucune hésitation, j'ai été charmée par le récit autobiographique de Chantal Thomas, "De sable et de neige". J'ai retrouvé l'univers de cette écrivaine-essayiste : son enfance à Arcachon, le portrait de son père taiseux, la présence magique de la nature, de l'océan, son style et ses réflexions sur la vie. Un grand bol d'air marin. En mars, j'ai découvert un texte posthume de Julien Gracq, un écrivain merveilleux, "Nœuds de vie", publié chez Corti. Je cite une de ses phrases : "Il fait un jour de fin d'hiver clair et froid, de ce bleu métallique et luisant de zinc neuf qu'on voit au ciel des dernières gelées quand les jours s'allongent ; la sécheresse de ce froid est tonique et exhilarante". Quel écrivain aujourd'hui emploierait ce vocabulaire et cette image ? Personne. Julien Gracq, un styliste inimitable, un amoureux de la langue française. En avril, j'ai lu une biographie du meilleur disciple de Freud,  Sándor Ferenczi. Benoît Peeters raconte la vie amoureuse et mouvementée de cet "enfant terrible de la psychanalyse". Un document précis et précieux sur les débuts de la psychanalyse. En mai, j'ai lu le récit sur un des mes écrivains préférés, "A la recherche de Milan Kundera" de la journaliste, Ariane Chemin. La journaliste du journal "Le Monde" a livré quelques informations sur la trajectoire de l'écrivain, venu de l'ancienne Tchécoslovaquie, son rôle politique, l'influence de son épouse Vera, son destin d'immigré de l'Est. Cet essai biographique m'a donné envie de relire les romans fabuleux de ce Diderot contemporain. En juin, j'ai retrouvé Lydia Flem dans son ouvrage original, "Paris Fantasme", publié au Seuil. Grâce à cette écrivaine belge, j'ai découvert le poème de Rimbaud dans cette rue Férou que je ne connaissais pas, près du Jardin du Luxembourg. J'ai arpenté cette petite rue typique de Paris en pensant à Lydia Flem qui a reconstitué l'histoire de cette rue avec ses hôtels particuliers, ses personnages anonymes, la vie parisienne, l'identité française. Un ouvrage fortement influencé par Georges Perec. (La suite, demain)