mercredi 24 septembre 2014

La Toscane, 5

Dernier étape de mon voyage en Toscane : Bologne, à 100 kms de Florence, une commune "rouge" dans tous les sens du terme, politique et architectural. Je voulais visiter le musée d'art moderne, le MamBo, un musée d'art contemporain, avec un espace consacré au peintre contemporain, Giorgio Morandi. J'ai réservé ma première visite à cet artiste peu connu en France mais qui demeure une icône en Italie. J'avais vu des toiles de Morandi à Rome et je désirais retrouver ce poète pictural, obsédé par les objets les plus simples (bouteilles, pichets, verres) en les transfigurant en natures mortes absolument fascinantes. Un grand poète français, Philippe Jaccottet, a même écrit un ouvrage (Le Bol du pèlerin) sur ces natures mortes aux couleurs beige, blanc, marron ou grise... Je n'ai pas été déçue car j'ai vu devant mes yeux des dizaines de toiles de dimension modeste, un hommage à la simplicité, à la modestie et à la contemplation. Une recherche rare et unique dans l'art contemporain. Après Morandi, j'ai arpenté le centre ville avec sa cathédrale San Petronio, sa piazza habituelle, sa fontaine, son palais communal dans des teintes rouge brique. Mais ma surprise fut totale en pénétrant dans la bibliothèque publique de Bologne, la SalaBorsa, installée dans un ancien couvent et transformée en médiathèque, lieu d'étude, lieu de vie, lieu de rencontres. J'ai tout de suite remarqué dans le patio, une grande cafétéria, jouxtant les secteurs adulte et jeunesse. En Italie, se restaurer dans un lieu semblable ne semble poser aucun problème... Les médiathèques françaises sont loin de proposer une convivialité semblable... Une bonne idée à adopter dans certaines grandes structures comme la médiathèque de Chambéry à Curial... Bologne est une ville italienne très vivante, très authentique, loin de la beauté suffocante de Florence et de Venise. On la sent tout simplement vivre au rythme de sa jeunesse étudiante et turbulente. Les palais sont moins nombreux mais j'ai constaté les 40 kms d'arcades longeant les rues pour une déambulation à l'abri du soleil ou de la pluie. Une belle cité, intellectuelle et rebelle, et elle avait donc tout pour me plaire ! J'ai terminé les  billets de mes cinq étapes en Toscane et en Emilie-Romagne. Ce petit périple à travers une région riche en patrimoine culturel, naturel et humain, m'a bien confirmé cette idée que j'ai depuis longtemps : j'apprendrai un jour la langue italienne pour parachever l'admiration que j'éprouve pour ce pays...