mercredi 10 avril 2019

Escapade en Toscane, 3

Le lundi matin, direction Florence mais avant de prendre la route pour la ville des Médicis, j'ai fait un détour dans le Chianti, cette belle campagne savoureuse pour son vin et son huile d'olive. Le guide du Routard conseillait une halte dans le hameau de San Donatino, près de Poggibonsi où j'avais trouvé un très bon hôtel. La voiture s'est engagée sur un chemin de terre et au bout de quelques kilomètres, s'est arrêtée devant une ferme agricole. Le domaine San Donatino appartenait à Léo Ferré où il a vécu avec sa compagne de 1971 à 1993. J'ai sonné à la porte et personne ne répondait. Puis, cinq minutes après, alors que j'observais le panorama inouï de beauté dans lequel a vécu le chanteur, une dame toute de bleu vêtue, marchait à petits pas vers nous. Cette dame adorable s'appelle Maria Cristina et elle nous a reçus avec une simplicité et une gentillesse hors du temps. A dix heures du matin, elle nous a fait goûter son Chianti classico et même son huile d'olive. Elle nous a demandé d'où nous venions. Et comme on lui a dit que nous étions du Pays basque, elle s'est sentie proche de nous, étant originaire de Saint Sébastien. Léo Ferré est affiché partout dans le domaine et elle nous a offert une plaquette sur lui tout en restant discrète sur sa vie passée avec lui. Cette belle rencontre s'harmonisait avec notre escapade toscane. Une heure après, Florence apparaissait devant nos yeux avec son Dôme identifiable de loin. J'avais loué un appartement hors du centre près d'un tram et une fois que nous avons garé la voiture, les visites ont démarré par le Duomo. La campagne me manquait déjà, son silence et sa solitude, sa beauté naturelle comme une œuvre d'art de la Renaissance. Pour visiter le Duomo, une file ininterrompue de touristes attendait patiemment leur entrée. Comme j'avais déjà vu l'intérieur à deux occasions, j'ai préféré me diriger vers le Palazzo Vecchio où, à part un groupe important de Chinois assis dans la salle du conseil, la déambulation dans ce vaste palais m'a permis de vérifier la puissance politique des Médicis. Les fresques grandioses de la salle des Cinq Cents montrent le triomphe de Florence sur Sienne. Le Palais raconte cette histoire fabuleuse de la saga Médicis. On entre de plain pied dans l'Histoire et le XXIe siècle s'efface de notre mémoire. Même à l'extérieur, la Piazza della Signora met en scène comme dans un théâtre en plein air les statues de la loggia des Lanzi dont le délicat Persée de Cellini. Et puis, notre regard reste médusé sur le David (même si c'est une copie !) de Michel Ange et la Fontaine de Neptune. J'ai oublié ma nationalité française et je suis devenue italienne en Toscane, un carrefour de l'art et de la magnificence de la Renaissance...