mardi 12 août 2014

Hommage à Simon Leys

Simon Leys, nom de plume de Pierre Ryckmans, vient de s'éteindre à l'âge de 78 ans à Canberra en Australie. Il avait choisi le nom de "Leys" en hommage à Victor Segalen. Il s'est surtout fait connaître dans les années 70 avec son ouvrage critique et iconoclaste sur la Chine, "Les habits neufs du Président Mao". Sinologue de formation, il a été un formidable passeur de culture entre la Chine et l'Occident. je conseille de consulter sa notice biographique sur Wikipédia où sa vie de traducteur du chinois au français rend compte de son travail d'intellectuel. Il épouse même une chinoise dont il a quatre enfants. Il enseignera la littérature chinoise à  l'université de Sydney de 1987 à 1993. Je me souviens encore de la présence de Simon Leys dans un "Apostrophes" de Bernard Pivot quand il défendait sa vision de la Chine face à une maoïste de service. (Que cette époque me semble un bout de préhistoire de la vie littéraire française...). Il faut que je mentionne aussi sa passion de la mer à propos de son ouvrage "La mer dans la littérature française : de Rabelais à Pierre Loti", toujours disponible en librairie. J'ai lu ses deux derniers essais que je recommande particulièrement : "Le bonheur des petits poissons" en 2008 et "Le studio de l'inutilité" en 2012. Je n'ai pas gardé ces ouvrages chez moi car j'aurais aimé les feuilleter pour montrer le style savoureux et caustique de Simon Leys sur la littérature et sur la vie. Quand un écrivain disparaît, j'ai l'impression qu'une étincelle d'intelligence et de culture a fini d'éclairer le monde et de le rendre plus beau. La journée semble plus assombrie... Heureusement qu'il reste leurs œuvres pour les retrouver.