jeudi 24 février 2011

Rubrique cinéma

En février, j'ai vu deux films vraiment très différents. Le premier film "Black Swann"de Darren Aronofsky est un drame tragique qui finit mal dès les premières images. La musique du Lac des Cygnes est omniprésente. Le personnage de la danseuse étoile s'automutile et cherche la perfection pour jouer ce rôle du cygne blanc et du cygne noir. C'est un film éprouvant pour les spectateurs car le monde de la danse classique semble impitoyable, cruel, dénué de sentiments. Tout doit être sacrifié à cet art si particulier : vie amoureuse, vie familiale, vie sociale. Seule, la perfection doit être atteinte jusqu'à la mort finale. Drame tragique, portrait d'une danseuse au summum de son art juqu'à la perdition finale. C'est un film dur, noir, et nimbé de folie fantasmatique... Un grand film mais qui insuffle un certain malaise... je ne suis pas prête d'oublier la prestation de l'actrice Natalie Portman dans ce rôle si difficile.
Le deuxième film n'a rien à voir avec le précédent : "Femmes du sixième étage" avec Fabrice Lucchini est un petit bijou du cinéma français avec les doses traditionnelles d'humour, de satire sociale, de simplicité et de proximité. Aucune vulgarité, aucun temps mort, et en plus, si vous avez un petit moral au sortir de l'hiver (enfin presque), il vaut mieux aller voir Lucchini que son médecin traitant. Le couple bourgeois coincé très caricatural va enfin naître à la vie sans mensonge et sans chichi grâce à la présence chaleureuse, tonitruante, courageuse, généreuse des bonnes espagnoles dans les années soixante à Paris. Le Grand Bourgeois joué par Fabrice Lucchini prend conscience de la situation scandaleuse des employés "étrangères" dans les immeubles cossus de Paris. L'invraisemblable aura lieu : l'amour va réunir l'une très jolie (évidemment) bonne et le gentil bourgeois. C'est un conte de fées qui fait du bien et qui nous parle de générosité, de solidarité, de désintéressement, de partage et d'amitié: un film de "gauche" peut-être ? En tout cas, le public riait, souriait, et soupirait d'aise. Pas de mort tragique, pas de guerre, pas de conflit : un air léger soufflait dans la salle.
J'ai des origines espagnoles du côté de mon père et je pensais que ce destin de bonnes espagnoles me faisait penser à ces grands-parents que je n'ai pas connus mais qui s'étaient installés en France près de Bayonne pour fuir la misère de l'Espagne dans les années 1900.
J'aime avoir des "origines aragonaises" mêlées à des origines basco-béarnaises, ce métissage donne une vision plus large et plus tolérante du vivre ensemble. Au fond, mes ancêtres vivaient déjà avec prémonition le rêve européen...