jeudi 21 avril 2022

Atelier Littérature, 3

 Ce jeudi, nous avons pris le temps d'évoquer quelques coups de cœur. Pascale a présenté son coup de cœur principal dont nous avons déjà parlé dans l'atelier, "Mémorial drive" de Natasha Trethewey, un très bon roman percutant, édité chez l'Olivier. Régine a beaucoup apprécié le dernier roman de Maggie O'Farrell, "Hamnet". Un jour d'été 1596, en Angleterre, une petite fille tombe gravement malade. Son jumeau, Hamnet", part chercher de l'aide car leur mère cueille des herbes médicinales et leur père travaille à Londres. La maladie qui frappe la petite fille n'est autre que la peste et elle va planer dans la famille en menaçant de tout engloutir. Cette histoire émouvante d'un frère et d'une sœur unis par un lien indéfectible rappelle la tragédie, vécue par William Shakespeare. Sa pièce la plus célèbre, "Hamlet" est inspirée par le tendre portrait de son petit garçon, si courageux. Régine était impressionnée par ce roman historique qui propose une bouleversante méditation sur la famille, l'amour et le deuil. Danièle a beaucoup apprécié le dernier roman de Joyce Carol Oates, "La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles", paru en 2021. En octobre 2010, John a 67 ans. Ancien maire respecté de la petite ville de Hammond, père de cinq enfants, il intervient dans une altercation entre des policiers et un homme noir. Il reçoit un coup de taser et ne survivra pas à ses blessures. Selon la version officielle, sa mort est maquillée en crise cardiaque. Désormais, sa veuve, une femme douce et effacée, doit se relever après la disparition de son mari. Les cinq enfants, aussi différents les uns des autres, devenus adultes sont englués dans leur quotidien, préoccupés seulement par leurs soucis. Ce roman magistral sur la dislocation d'une famille après le deuil d'un père est une révélation pour Danièle qui n'avait pas encore découvert cette écrivaine américaine, habituée à composer des fresques familiales et sociales dans une Amérique complexe. Un grand roman à lire cet été car il faut un certain temps pour le parcourir avec ses 923 pages ! Odile a bien aimé un essai de Raphaël Gaillard, "Un coup de hache sur la tête". Ce psychiatre et normalien s'interroge sur la créativité et reprend la phrase de Diderot, "Les grands artistes ont un petit coup de hache dans la tête". Il évoque le lien entre folie et créativité au point de considérer la folie comme l'ordinaire du génie. A partir d'expériences scientifiques, il suggère un lien de parenté entre les deux dimensions. Notre ADN nous rend vulnérables aux troubles psychiques en même temps qu'il nous permet de créer. Il faut penser le monde pour le représenter et ce pouvoir n'est pas sans risque. Cet essai passionnant a fortement intéressé Odile. (La suite, demain)