jeudi 26 octobre 2023

Atelier Littérature, 3

La saison a donc repris ce jeudi 19 octobre et pour attaquer l'année, j'ai proposé une liste bibliographique sur le mot "vie" dans les titres de romans et d'essais. Les dix ouvrages n'ont pas tous été lus et mon compte-rendu concernera les titres choisis. J'ai demandé aux lectrices de l'Atelier de m'envoyer un commentaire bref sur le livre lu. Ainsi Colette a résumé le roman de Cristina Comencini, "Etre en vie", publié en 2018 : "Etre seule à Athènes pour les formalités liées au suicide de sa mère permet à Caterina, adoptée à six ans, de replonger dans son histoire et sa première enfance misérable, pour mieux comprendre ce que signifie être vivante". La mère adoptive de Caterina et son compagnon, Sebastiano, sont retrouvés morts dans une chambre d'hôtel à Athènes. Caterina part à Athènes et le fils de son beau-père la rejoint. Ils vont vivre des jours intenses en revisitant leur enfance et se sentir enfin vivants. Cette écrivaine italienne, née en 1956, a fait ses débuts au cinéma avec son père, Luigi Comencini, en tant que coscénariste. Janelou et Odile ont découvert le même récit autobiographique de Déborah Lévy, "Le coût de la vie". Janelou n'a pas du tout aimé. Son commentaire lapidaire en dit long : "De très belles pages sur la plomberie et le vélo électrique". Odile a bien retrouvé dans ce récit le souffle féministe d'une femme qui prend son élan après son divorce. Une double lecture contradictoire. "Le coût d'une vie" a reçu le Prix Médicis étranger en 2020. Héritière de Simone de Beauvoir, la presse a beaucoup encensé ce récit autobiographique, parfois trop encensé. Danièle et Geneviève ont beaucoup aimé "La vie de Joseph Roulin" de Pierre Michon, publié chez l'excellent éditeur Verdier. Vincent Van Gogh a réalisé un portrait de ce facteur modeste en 1888 sans savoir que ce peintre marginal allait devenir le génie que l'on connaît. Le peintre hollandais a peint le facteur quatre fois. Ainsi, cet homme simple du peuple représente tant "les vies minuscules" que Pierre Michon a décrit dans son œuvre. Avec l'art, Joseph Roulin pénètre par la "grande porte dans le monde infini de la mémoire". Et lire Pierre Michon, c'est plonger dans un océan luxuriant de mots, de phrases, dans un des plus beaux styles de la littérature française contemporaine.  (La suite, demain)