vendredi 10 novembre 2017

Atelier Lectures, 3 : Milan Kundera

Après les coups de cœur, nous avons eu peu de temps pour évoquer le grand écrivain, Milan Kundera. Comme je le fais habituellement, je ne vais pas rendre compte des lectures effectuées par mes amies de l'atelier. Certaines d'entre elles l'ont lu avec beaucoup d'intérêt, mais j'avoue que cet écrivain majeur peut aussi dérouter des lectrices qui ne connaissaient pas son œuvre. Je vais donc consacrer deux billets, l'un sur sa vie, l'autre sur ses romans lus dans l'atelier. Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie (la Tchéquie aujourd'hui). Son père, musicologue et pianiste reconnu, lui a certainement transmis sa passion de la musique. De 1950 à 1970, le jeune Milan commence à écrire des poèmes et surtout, s'inscrit dans une école de cinéma. Ses péripéties politiques dans le parti communiste tchèque vont s'accélérer car il sera exclu, puis réintégré et finira par le quitter en dénonçant l'hégémonie de la Russie dans la culture de son pays. Son combat littéraire contre le totalitarisme communiste s'enracine dans sa jeunesse où il ne fallait pas émettre une seule critique contre le système. Il racontera dans "La Plaisanterie" ces mésaventures de jeune homme obligé d'aller dans un camp de vacances pour une rééducation politique conforme à la pensée marxiste. Après l'invasion soviétique en 1968, le pays rentre dans une période où les médias sont muselés et le stalinisme, imposé. Il faut se souvenir que la Tchécoslovaquie s'est libéré du communisme qu'en 1989... En 1975, il quitte définitivement Prague en s'installant à Rennes avec sa femme Vera. Il obtient un poste à l'université et rejoindra Paris plus tard. En 1981, François Mitterrand lui octroie la naturalisation française. Ses livres sont interdits en Tchécoslovaquie. Il publie en 1982 son roman célèbre : "L'insoutenable légèreté de l'être", paru chez Gallimard et adapté au cinéma en 1988. Sa renommée dépasse les frontières et il va recevoir de nombreux prix littéraires durant sa carrière dont le Prix Médicis étranger en 1973 pour "La vie est ailleurs". Son nom est plusieurs fois prononcé pour le Prix Nobel de Littérature. A partir de 1990, il compose ses romans en français, se sentant trahi par les traducteurs. "L'Immortalité", "La Lenteur" et "L'Identité se transforment en romans épurés avec peu de personnages, moins de pages et des réflexions critiques sur notre mode de vie. En 2011, ses fictions et ses essais sont réunis dans la collection prestigieuse de la Pléiade en deux tomes. Cette édition ne comporte aucune note, aucun appareil critique selon la volonté de l'écrivain qui refuse, aussi, d'apparaître dans les médias et de donner des interviews... Son œuvre suffit à nourrir amplement son lectorat. J'apprécie cette attitude de retrait même si elle semble hautaine. Milan Kundera a confié sa vie dans ses livres et surtout sa philosophie, imprégnée d'inquiétude existentielle, d'ironie mordante et de pessimisme historique...