mardi 13 septembre 2011

Ma Bibliothèque, portrait, livres anciens, 1

Je possède peu de livres anciens, édités avant 1800. Le plus ancien de ma bibliothèque, l'ancêtre qui cotoie tous les autres, est né en 1771. Sa reliure en cuir est un peu fatiguée : pensez-donc, cela fait donc 240 ans qu'il a vu le jour ! Imaginez que ce livre a traversé les trois derniers siècles, plus onze ans du notre ! Je vous le décris : son titre est fort beau, "La jouissance de soi-même" par le Marquis Caraccioli, colonel au service du roi de Pologne, édité à Liège chez J.F. Bassompierre, Imprimeur de Son Altesse et Libraire et chez J. Van den Berghen, libraire à Bruxelles. Je l'ai feuilleté et cet auteur inconnu écrit des chapitres courts sur tous les sujets possibles : des passions, des sentiments, des sciences, de la religion, de philosophie, de lectures, de serviteurs, des repas, du sommeil, etc. Le mot Dieu revient sans cesse, évidemment... J'ai vérifié la valeur du document sur Abebooks et j'ai constaté une fourchette de prix entre 50 et 100 euros. Pour un vieux livre d'avant la Révolution française, je considère que sa vraie valeur réside dans ce morceau pur de temps, cette traversée des siècles où j'ose imaginer le livre dans les mains de leur propriétaire-lecteur : une femme de lettres dans un salon du XVIIIème, un notaire de province, un professeur d'histoire, une marquise lettrée, etc. Mais je connais le nom du dernier détenteur du livre, en fait une femme qui s'appelle Mademoiselle Galllopin, "hospitalière" à Beauvais, une ancêtre de la personne qui m'a offert ce livre ancien. J'aime cette reliure en cuir, son odeur de poussière, son papier fragile, les caractères d'imprimerie, son format, un bon vieux livre que j'ai ainsi sauvé modestement de l'oubli...