vendredi 27 novembre 2015

Hommage aux victimes

J'ai hésité à écrire sur la cérémonie de ce matin où la nation rendait hommage aux 129 victimes du terrorisme islamique. Pourtant, j'ai eu les larmes aux yeux en pensant à tous ces jeunes qui, pour la plupart d'entre eux, avaient la vie devant eux. Sobriété, émotion, chagrin, colère aussi, perte, désillusion. Oui, l'insouciance a quitté nos cœurs même avec la musique, même avec la culture, même avec l'amour, même avec l'amitié. Les mots ont de l'importance, une immense importance. Dans le discours présidentiel, j'ai remarqué l'expression "dureté du monde". Il faut le dire : nous ne vivons plus dans un monde de guimauve, d'optimisme béat, de bisounours. Mais il faut parler, écouter de la musique consolante, se battre contre la stupidité universelle et le fanatisme tueur. Les paroles des chansons de Brel et de Barbara résonnaient juste, résonnaient vrai. Peut-on lutter qu'avec de l'amour ? Comment vivre normalement après tout ce massacre ?  La liberté de nos sociétés est-elle menacée ? Répondons par l'affirmation indéfectible de nos valeurs républicaines et démocratiques, sans trembler de peur et de haine. Que cette cérémonie était poignante et fragile notre démocratie cristalline... Il s'est passé quelque chose d'indicible, d'indescriptible  ce matin. La civilisation française, nous l'aimons tous sans exception et le monde entier l'aime aussi avec admiration. Nos Lumières éclairent notre pays depuis des générations entières. Continuons à les transmettre à la barbe des obscurantistes moyenâgeux. Je ne porterai jamais leur voile de soumission car je suis libre de lire,  d'écouter de la musique si essentielle à la vie, de contempler la beauté des paysages (je vois les montagnes de ma fenêtre). La vie continue comme on le dit souvent mais, pas comme avant le 13 novembre... Hommage aux victimes.