vendredi 4 décembre 2015

Rubrique cinéma

Je voulais absolument voir le dernier film de Nanni Moretti, "Mia madre" car j'aime beaucoup ce réalisateur. J'ai donc vu cet après-midi le long métrage du cinéaste italien et je ne n'ai pas été déçue, loin de là. J'ai retrouvé l'univers autofictionnel de Moretti, mais à un degré plus profond, plus subtil. Ce n'est pas le réalisateur qui raconte, dans un journal intime filmé,  la maladie de sa mère. Ninna Moretti interprète le frère de l'héroïne, nommée Margherita, (magnifique comédienne, Margherita Buy). Ce double féminin traverse une crise professionnelle et familiale. Elle termine un film social mais le choix d'un acteur américain ne se déroule pas comme prévu. Ils s'affrontent sans cesse car il ne connaît pas son texte et se conduit d'une façon trop capricieuse. Parallèlement, Margherita accompagne sa mère à l'hôpital et ne réalise pas la gravité de sa maladie. En fait, elle nie la proche disparition de sa mère et survit grâce au travail. L'angoisse la traverse fréquemment la nuit et ses cauchemars sont filmés avec des images surréalistes. Elle vit aussi une relation tendue avec sa fille qui lui préfère sa grand-mère, ancienne professeur de latin. Entre ses difficultés de communication avec ses proches et ses péripéties professionnelles, le parcours de Margherita est semé d'embuches. Elle finit aussi par rompre avec son compagnon. Seul, son frère la soutient et l'aide à surmonter les épreuves. Il se montre un très bon fils avec sa mère, se mettant même en disponibilité pour l'assister jusqu'à la mort finale. Le personnage du frère prend de l'importance au fil des images avec sa présence chaleureuse et sereine auprès de sa sœur en crise existentielle et de sa mère en fin de vie. Ce film émouvant et profondément humain comporte aussi quelques scènes humoristiques concernant l'acteur américain et ses gaffes permanentes.  La mère si belle, jouée par Guilia  Lazzarini, est un personnage emblématique pour la transmission familiale et culturelle (hommage au latin), la générosité maternelle universelle, le courage et l'abnégation jusqu'à la fin de sa vie. Un très beau film, sensible, touchant sans pathos comme on en voit peu dans l'année. Je n'ai pas pu m'empêcher de verser quelques larmes à la fin...