vendredi 16 décembre 2022

Atelier Littérature, 1

Jeudi après-midi, j'ai enregistré un nombre de défections pour une raison essentielle : la santé ! C'est évident que l'hiver apporte son lot d'ennuis et avec cette météo pluvieuse et froide, les ennuis de santé frappent certaines participantes à qui je souhaite un bon rétablissement. J'ai évoqué la prochaine liste sur les prénoms dans les titres de romans et de récits, un jeu quelque peu oulipien avec un choix éclectique allant de deux classiques à des ouvrages contemporains. En janvier, nous évoquerons Claudine, Asta, Pierre et Jean, Jeanne, Dora, et bien d'autres. Pour démarrer la séance, nous avons parlé des coups de cœur. Danièle a beaucoup aimé un roman, venu de la lointaine Russie, "Zouleikha ouvre les yeux" de Gouzel Iakhina du Tatarstan. Ce premier roman, paru en 2015, a reçu de nombreux prix littéraires. Dans les années 30, l'héroïne est mariée à quinze ans à un homme bien plus âgé qu'elle. Ses quatre filles sont mortes en bas-âge. Staline veut "dékoulakiser" les paysans propriétaires (les Koulaks). Le mari de Zouleikha est assassiné et la famille déportée en Sibérie. La jeune femme entreprend ce périple pendant des mois alors qu'elle attend un enfant. Elle va revivre dorénavant dans une colonie avec ses compagnons d'infortune, loin de toute civilisation. Une nouvelle vie pleine d'espoir.  La grande Ludmila Oulitskaïa a écrit la préface de ce roman historique qui nous fait connaître un pan de l'histoire russe. Agnès a présenté un récit court et percutant, "Voyage au bout de l'enfance" de Rachid Benzine. Un petit garçon, Fabien, qui aime le foot et ses copains, part en Syrie avec ses parents, convertis à l'Islam. Il raconte avec son langage d'enfant l'horreur du camp des djihadistes et l'illusion aveugle des parents sur ce monde de fanatiques religieux. Un roman à découvrir sur une tragédie historique. Régine a partagé son grand coup de cœur, "La forêt des violons" de Cyril Gely, publié chez Albin Michel. Au XVIIe siècle, Antonio Stradivari, jeune luthier de Crémone, va chercher le bois des violons dans la région des "Montagnes roses" d'Italie. Il raconte ses voyages pour trouver des arbres parfaits (des épicéas) qui permettront la création d'un violon d'excellence. Il rencontre aussi l'amour dans sa quête d'un instrument parfait. N'oublions pas comme l'a souligné Régine que l'inspiration du jeune luthier est née aussi de son observation d'un corps féminin. Les amateurs de musique et aussi de l'Italie ne pourront qu'apprécier ce beau roman rempli de poésie et de... violons ! A découvrir sans tarder. (La suite, demain)