vendredi 17 décembre 2021

Atelier Littérature, 2

 Odile B. a présenté "Un hiver à Rome" d'une écrivaine italienne, Elisabeth Rasy. Dans ce roman paru au Seuil en 2014, Costanza traverse une crise à la cinquantaine. Vincenzo, son mari retraité, vit à la campagne : "sa vie à la campagne avait pris, à ses yeux, l'allure d'un crissement de craie sur une ardoise". Elle arpente les rues de Rome et déniche un mausolée de la sainte dont elle porte le nom. Cette rencontre due au hasard lui fait entrevoir la clef d'un mystère commun. Elle a travaillé avec un photographe allemand de grand talent, Bruno, qui lui a laissé un ordinateur à sa mort. Elle découvre un fichier de photographies de statues "en miettes", parabole peut-être de sa propre vie. Un courrier électronique d'un ami de Bruno va bouleverser sa vie. Un roman subtil, étrange, voire envoûtant. Véronique a lu "Un hiver arctique" d'Arnaldur Indridason, mais comme elle n'a pas apprécié ce roman policier, elle a proposé un autre roman islandais, "La dame de Reykjavik" de Ragnar Jonasson. Une inspectrice, à la veille de sa retraite, mène sa dernière enquête sur la mort d'une jeune russe, demandeuse d'asile. Ce roman policier semble avoir comblé les attentes de Véronique et l'hiver islandais est bien présent dans la littérature scandinave. Régine a beaucoup apprécié "Chronique d'hiver" de l'écrivain américain, Paul Auster. Il pose un regard du sexagénaire qu'il est devenu sur son corps en utilisant le tutoiement. Cet autoportrait sans complaisance revient sur la mort prématurée de son père, sur le destin chaotique de sa mère. Il analyse avec humour son rôle d'époux et de père. Grand amateur de base-ball, fumeur invétéré, héritier culturel de la lointaine Europe, Paul Auster évoque aussi ses maladies, ses défaillances et son corps devient sa propre maison alors qu'il avoue sa vingtaine de déménagements. Cette autobiographie singulière et originale est un des ouvrages les plus intimistes de l'auteur américain. Il a livré son paysage mental dans une suite intitulée, "Excursions dans la zone intérieure", publié en 2016. Evidemment, Régine a quand même avoué que cette lecture d'Auster n'améliorera pas le moral parfois fragilisé des lecteurs et des lectrices. Nous avons ensuite évoqué les coups de cœur. Mylène a pris la parole pour dévoiler le titre d'un roman qu'elle a beaucoup aimé. Il s'agit de "S'adapter" de Clara Dupont-Monod, prix Fémina 2021 et prix Goncourt des Lycéens. Les pierres de la cour témoignent. Dans cette famille, la naissance d'un enfant lourdement handicapé bouleverse la fratrie. L'aîné protège cet enfant, la cadette le rejette et le dernier tentera de réconcilier cette famille durement enracinée dans le chagrin. Un roman lumineux à offrir pendant ces Fêtes de Noël. (La suite, lundi)