mardi 19 mars 2013

"Programme sensible"

J'attendais beaucoup du dernier roman d'Anne-Marie Garat, "Programme sensible", car j'avais aimé sa trilogie "Dans la main du diable", "L'Enfant des ténèbres" et "Pense à demain", publiés chez Actes Sud. J'ai même acheté son livre dans la librairie "Actes sud" à Arles, lors de mon dernier périple en Provence pendant les vacances de février. J'ai retrouvé la fougue stylistique, sa plume vraiment particulière et unique dans son genre, un torrent de mots et de phrases. Le sujet du livre se veut "ultra-contemporain", l'éditeur le qualifiant même de "l'une des premières fictions qui invitent délibérément notre rapport contemporain aux nouvelles technologies". Jason, le personnage principal, est traducteur professionnel en free lance. Il a divorcé, se met en marge de la société et vit avec son ordinateur, seul compagnon fiable dans sa vie. Il est aussi obsédé par des souvenirs douloureux de sa mémoire enfantine quand il évoque une histoire obscure, un meurtre collectif de sa famille en Estonie, perpétré par une tante qui l'aurait emmené avec elle en France. La structure du roman repose sur son présent actuel et sur ce passé, plus fantasmé que réel. Anne-Marie Garat utilise aussi les sujets sociétaux avec la présence des sans-papiers, de réchauffement climatique, des camps de Roms, de pauvreté. J'apporterai dans ma critique un bémol concernant les délires "informatiques" de Jason qui alourdissent le texte et découragent un peu la lecture du roman. Mais, l'art de cette écrivaine ressemble à un volcan en éruption. Si vous aimez une littérature classique et sobre, il vaut mieux passer son chemin. Mais, si vous aimez une littérature épicée, "intranquille", apocalyptique, allez à la rencontre d'Anne-Marie Garat...