mardi 13 décembre 2011

"Le Héron de Guernica"

Ce roman avait été remarqué par la Fnac à la rentrée littéraire de septembre. Son sujet m'intéressait car la Guerre d'Espagne a touché une partie de la famille de mon père, né de parents espagnols en France. J'ai même appris par un cousin germain que mon grand-père, le père de mon père, avait aidé les réfugiés républicains en 1936 dans sa commune, Le Boucau, près de Bayonne. Mon père n'a jamais mentionné les déchirures familiales du côté espagnol, entre les "Rojos" et les franquistes. Je reviens au roman, "Le héron de Guernica", écrit par Antoine Choplin aux Editions du Rouergue. Le personnage central, Basilio, dessine des hérons qu'il observe dans les marais. L'histoire se situe en 1937 à Guernica. Le mot Guernica est sacré pour les Basques. Basilio capte l'infinie beauté du héron cendré et n'est obsédé que par cette volonté de peindre en rendant l'oiseau vivant dans sa toile. Cependant, l'Histoire tragique fait une irruption brutale dans le roman. Basilio sera témoin du carnage. Et le plus grand peintre du vingtième siècle, Picasso, témoignera de cet acte de guerre dans le plus célèbre de ses tableaux "Guernica". Antoine Choplin a utilisé une écriture simple et sobre avec des phrases très courtes, et des descriptions dépouillées de "gras"... La Guerre civile espagnole demeure toujours un sujet sensible et nostalgique quand on connaît les années franquistes qui suivront. Ce jeune Basilio, jeune artiste un peu original, attire l'adhésion du lecteur dans sa volonté de peindre à tout prix son "héron", pour préserver la beauté du monde malgré l'horreur de la guerre.