mardi 10 avril 2012

Venise, suite

J'ai écrit un texte sur Venise dans l'atelier d'écriture de ce mardi. Au départ, il fallait compléter un texte à trous, un "caviardage" mais le retranscrire comme je l'ai composé, me semble illisible pour le blog. J'ai donc ré-écrit et voilà le résultat : "L'extraordinaire retour vers le passé"
Imaginez une panne d'électricité à Venise, un coup de chance, un hasard miraculeux pour moi qui me trouvais juste à Venise cette nuit-là. J'ai vu alors des ombres fantomatiques qui ressemblaient à Casanova, Vivaldi, Véronèse, Le Tintoret, Proust, Thomas Mann, Musset et George Sand. Ils déambulaient sur la place San Marco, dégustaient un café chez Florian, et évoquaient la vie heureuse de leur époque. Les gondoles déversaient des hommes et des femmes merveilleusement créatifs : architectes, peintres, musiciens, écrivains. Imaginez ces milliers d'amoureux de l'art, ces milliers d'artisans-peintres consacrant leur vie à décorer les églises, les palais, les maisons... Cette fantasmagorie a perduré car la lumière électrique n'est pas revenue. Venise a retrouvé son passé loin de la cohue touristique et de la consommation d'objets inutiles. Je ne voyais plus les groupes de lycéens bruyants et blasés devant la Basilique. Je n'apercevais plus ls gondoles pleines de Japonais qui se matraquaient avec leur appareil de photographie. Je ne remarquais plus les Vénitiens lassés de l'invasion permanente. La vie avait repris son cours lent, simple et serein. Le Siècle des Lumières, je le ressentais en visitant tant de palais, de musées et de bibliothèques... Hélàs, l'éléctricité est revenue mais la nuit a gardé ses mystères. Et un matin, dans un quartier un peu excentré, je suis tombée sur un écriteau "Bibliothèque de la ville". J'ai traversé le hall et j'ai gravi les escaliers et au sommet de l'escalier, quelle surprise ! Des fresques du Moyen Age décoraient cette petite bibliothèque qui avait donc remplacé l'église paroissiale. Des livres sur les quatre murs, des lecteurs silencieux et attentifs, une bibliothécaire courtoise, une sérénité vraiment palpable dans l'air. Cette ville est un miracle de silence, faite pour la lecture et la contemplation des oeuvres d'art dans tous les espaces. J'ai aimé cette éclosion de la rêverie en moi en arpentant Venise... Le jour, la nuit, par temps gris, au soleil, Venise envoûte son visiteur et quand on revient, chez soi, on ressent la nostalgie d'un autre temps, d'un espace privilégié, d'une ville unique au monde...