jeudi 4 avril 2013

Rubrique cinéma

J'ai vu "Le Premier Homme" du réalisateur italien Gianni Amelio, film adapté d'après le roman inachevé d'Albert Camus. Dès que le cinéma traite d'une histoire de la vie littéraire, ma curiosité me titille et je ne manque pas une adaptation, surtout concernant un des mes écrivains préférés. Le film a été tourné en Algérie et en ce mois d' août 1957, un écrivain célèbre, Jacques Cormery (alias Albert Camus) rend visite à sa mère à Alger. La ville est en état de guerre et le personnage central, interprété par Jacques Gamblin, se souvient de ces années d'enfance dans un pays colonisé. Entre une grand-mère impitoyable et une mère analphabète, devenue veuve en 1914, le petit garçon mesure l'extrême pauvreté de son milieu. Il va sortir de sa condition grâce au rôle éducatif de son instituteur, Monsieur Bernard, (alias Monsieur Germain dans la vie de Camus). Les souvenirs d'enfance alternent avec sa vie d'écrivain et sa lucidité politique sur le drame algérien. La relation mère-fils dans le film, une relation d'amour pudique et retenue, donne au film, des moments d'émotion. L'histoire tragique de l'Algérie est illustrée par des scènes d'attentat, des déplacements de l'armée française et par la haine des "dominés"... La position politique d'Albert Camus a été très critiquée à l'époque car il n'avait pas soutenu l'Algérie indépendante, ni d'ailleurs l'Algérie française. Ce film honnête m'a donné envie de relire "Le Premier Homme", dont l'adaptation me semble assez fidèle surtout dans la description de sa famille et de son milieu social. A voir pour Camus, évidemment...