mardi 27 juin 2017

Atelier lectures, 2

Régine a terminé la séquence des coups de cœur avec un roman très sensible et très émouvant, "Le bleu entre le ciel et la mer" de Susan Abulhawa, publié chez Denoël. En 1947, la famille Baraka doit quitter son village en Palestine. Ils sont exilés à Gaza et l'une des descendantes, Nour, qui vit aux Etats-Unis, décide de suivre son mari, médecin en Palestine. Ce voyage va lui permettre de renouer avec ce passé douloureux en retrouvant sa famille d'origine. Un coup de cœur original, à découvrir cet été. J'ai ensuite démarré le débat sur le roman sulfureux de Michel Houellebecq, "Soumission", paru en livre de poche. J'ai retracé la trame du livre : un universitaire, spécialiste de Huysmans, vit dans une France en proie aux tensions sociales et religieuses. Son regard sur notre monde contemporain semble d'un pessimisme noir dans sa prédiction d'un avenir catastrophique où le pays bascule dans la "soumission" aux lois islamistes. Ce roman n'a pas attiré l'empathie de mes amies lectrices... Bien au contraire, certaines ont souligné le machisme et la misogynie du personnage central. D'autres ont exprimé leur désaccord sur la vision pessimiste et alarmiste de l'écrivain. Cette fable morale et politique a-t-elle gardé son actualité ? Houellebecq se saisit d'un thème contemporain ultra sensible . Il ne faut pas oublier que la parution du livre en 2015 coïncide avec l'attentat de Charlie Hebdo... Cette littérature d'anticipation sociale dérange, bouscule, agace, fâche, mais, ne faut-il pas aussi connaître des écrivains qui sont contraires à nos univers ? La fiction permet ainsi de pénétrer des mondes divers et de les comprendre. Michel Houellebecq crée une fiction romanesque désespérante avec un personnage sans repères et sans idéal, qui mène une vie sexuelle, dénuée de sentiment. Il finit par se convertir par lâcheté, par intérêt et par cynisme. Ce roman dérangeant appartient au registre de la satire sociale où les idées religieuses sont devenues totalitaires. Cet écrivain polémiste n' a pas déclenché l'enthousiasme des lectrices présentes. Mais, la curiosité est un des moteurs de la découverte littéraire et  "Soumission" incarnait ce défi...