lundi 14 mars 2011

L'écologie en bas de chez moi

Ce récit de Iegor Gran m'a beaucoup amusée. Enfin, quelqu'un se permet de se moquer gentiment des "écolos" intégristes... Vous savez, ceux qui vous donnent perpétuellement des leçons : il faut plier les cartons, il faut prendre des douches, il faut faire du vélo, il faut manger bio, il faut, il faut... Le narrateur se lâche : il en a assez de Yann Arthus-Bertrand et de ses trémolos sur la planète. Il se méfie de ses voisins, donneurs de leçons écolos. Le grand sujet du livre, c'est la rengaine incontournable du concept de "développement durable" que la société nous assène à longueur de journée : les médias, les entreprises, les villes, tout le monde ne parle que de développement durable... Ce récit d'humeur et d'humour est une critique de tous les "écolos" purs et durs, qui font peur et ne font que donner la chair de poule car pour certains d'entre eux, l'Apocalypse se rapproche... Les "gestes pour la planète" exaspèrent l'auteur. Quand il nous parle des livres, voilà ce qu'il dit :
"Ma nature malfaisante ne s'arrête pas au carton. Il y a le papier, le papier des livres.J'aime les livres. Non seulement ils se recyclent moins bien que le papier journal, mais leur empreinte carbone est terrifiante. Il faut les imprimer, les transporter aux quatre coins de la France, renvoyer les invendus, passer au pilon : carbone, carbone, carbone, carbone. Ils salissent tout sur leur passage... Les livres compromettent la survie des générations futures, et c'est pour ça que je les aime. J'aime les livres. Quand on pense à tous ces arbres que l'on a réduits en chair à pâté. Et l'encre, dérivée du pétrole, que les imprimeurs déversent par tonnes dans les écrits comme celui-ci. (...) La culture du livre, à commencer par sa fabrication, le savoir-faire des relieurs, des imprimeurs, pour ne prendre que cette culture-là, est plus précieuse que l'ours polaire, priez pour lui."
Iegor Gran conclut ainsi :"Car le b.a.-ba de l'humanisme, c'est de voir en chaque être humain une richesse pour le monde et non une bouche à nourrir, un tube qui produit du CO2, un ver intestinal de la nature."
Si vous aussi, vous vous sentez quelque peu agacé par le manque total d'humour des écologistes extrêmistes, lisez ce livre, il vous fera réfléchir sur cette nouvelle tendance du "politiquement correct" concernant la dimension écologique de tous nos actes.
On se sent "culpabilisé" parfois par le fait que l'on n'en fait pas assez pour notre belle planète. Iegor Gran nous aide à "relativiser" le sentiment de culpabilité que nous éprouvons parfois quand on ne vit pas totalement en conformité avec les nouvelles règles d'une vie quotidienne écologique : circuler en voiture, prendre des bains, voyager en avion, ne pas acheter bio ou peu, utiliser le solaire, etc. Ce récit est un pavé dans la mare... écologiquement correcte !