mardi 23 avril 2013

Voyage à Bilbao

J'ai profité de mon séjour basque pour me rendre à Bilbao, à deux heures de Biarritz grâce à l'autoroute... (C'est quelquefois sympa, le progrès...) Dès que l'on franchit le centre ville, la vision d'une masse métallique grise argentée nous coupe le souffle : une architecture audacieuse, époustouflante, un monument contemporain unique au monde, symbole de la place de la culture et de l'art dans la société : le musée Guggenheim. Pour tous ceux et toutes celles qui aiment l'art contemporain, Bilbao vaut vraiment le détour. En écoutant le petit audioguide qui nous aide à comprendre les enjeux de l'art d'aujourd'hui, des œuvres souvent incompréhensibles de prime abord, s'éclairent à la lueur des mots d'explication et du regard renouvelé sur les tableaux, les sculptures et les objets. Une exposition sur "l'art en guerre. France 1938-1947" est proposée du 16 mars au 8 septembre. J'ai évidemment admiré quelques toiles de Picasso, Matisse, Bonnard, Magritte, et ma préférée d'entre tous ces artistes : Vieira da Silva avec sa composition extraordinaire sur "La guerre ou le désastre", aussi puissante que le Guernica de Picasso. Cette exposition était riche d'enseignements, d'informations historiques, de surprises même surtout quand j'ai regardé avec attention les derniers vestiges de création des artistes disparus dans les camps d'extermination nazie. Un bout de papier avec un dessin a autant de valeur qu'un tableau célèbre. La majorité des artistes a  résisté face à l'horreur du nazisme mais certains ont aussi collaboré avec l'ennemi. L'art ne fait pas toujours barrage à l'ignominie et à la lâcheté humaines... Le plus surprenant dans ce musée réside dans le portrait de la modernité du XXème siècle : du surréalisme à l'abstraction lyrique, de l'art dégénéré au cubisme, de l'art dans les hôpitaux psychiatriques à l'art dans les camps, l'art dans tous ses états... J'ai dit merci à Peggy Guggenheim, la mécène la plus généreuse du monde...