jeudi 27 août 2020

Mes balades matinales au lac

Cet été, je n'ai pas bougé de chez moi, préférant rester dans mon transat pour lire, rêver, recevoir de la famille et des amis. Pas de bord de mer et pas de cimes pour moi. Le seul endroit qui m'aurait ravie, c'est mon sacré Pays basque mais il vaut mieux fuir ce petit paradis l'été. Trop de monde, trop de touristes de tous les coins de France et je préfère retrouver mon pays en novembre quand les plages sont désertes et magnifiquement désertes. Tant pis si la pluie brouille le paysage mais après la canicule de cet été, j'aspire à un peu plus de fraîcheur surtout qu'il nous faut porter le masque. Mais, pour me sentir "en vacances" (même si les retraités(e) sont toujours en vacances), j'ai pris l'habitude de marcher au minimum pendant trois matinées par semaine. Mes tours du lac se situent au Viviers du Lac, au Bourget du Lac et à Aix les Bains. Ces petites marches bien modestes par rapport aux balades grimpantes des montagnes savoyardes me suffisent largement. Je n'ai ni le pied marin, ni le pied montagnard. Je ne me vois pas traverser l'océan, ni atteindre l'Annapurna. Mes balades lacustres ne me lassent jamais. J'ai toujours un micro-évènement à vivre chaque fois que je me retrouve devant cette merveille des Alpes. Aujourd'hui, direction Aix les Bains dès 8h du matin. Des pêcheurs, des mouettes, du silence, des coureurs et des marcheurs. Certaines personnes obéissent à la consigne municipale : masque obligatoire. Une personne sur deux en moyenne. Ceux qui ne le portent pas semblent bien fiers de leur acte de résistance et se moquent des citoyens dociles. Mais, s'ils tombent malades, espérons qu'ils prendront conscience de leur inconscience ! La cabine téléphonique de l'esplanade transformée en bibliothèque gratuite m'a encore réservé deux jolies surprises : un beau livre illustré avec des textes de qualité sur le Louvre, au format carré 16 sur 16 des Editions Place des Victoires. Cet ouvrage très complet sur ce fabuleux musée appartient à la série Art et Architecture. Une bonne préparation avant ma visite de fin septembre. Je connais le Louvre et je l'ai visité au moins cinq fois mais je n'ai pas encore tout vu ! Je suis tombée aussi sur le roman de Camus, "La Chute" que je voulais relire. Dans la "cabanalivres" du Jardin vagabond, aucune bonne pêche ce matin. Cela m'amuse aussi de revoir des livres de ma jeunesse, des écrivains bien oubliés comme Cesbron, Marcel Aymé, sans oublier des auteurs inconnus d'un seul roman. Tout un monde de l'édition du XXe sans filtre et sans hiérarchie. J'aime bien farfouiller ces espaces où chaque lecteur dépose ses propres rebuts mais dans ces rebuts, j'y décèle quelques pépites rares. Quand j'ai pénétré dans la baie de mémard, j'ai revu mon petit copain, espiègle et rieur, un castor nageant d'une roselière à une autre. J'avais observé un couple de castors deux semaines auparavant et aujourd'hui, il était tout seul... Peu à peu, les vacanciers s'installent sur les plages et les bateaux sont de sortie. Le lac sous la lumière du matin miroite et scintille avec allégresse. Mes rendez-vous matinaux avec le lac du Bourget ont remplacé toutes les plages bondées du pays, tous les sentiers de montagne pris d'assaut, toutes les villes surchauffées de France et de Navarre. Le premier été de la crise sanitaire s'est donc déroulé à mon rythme. Nourrie de lectures, de baignades, de paysages et de balades, je me suis reposée dans la lenteur estivale sous un ciel constamment bleu et dans un air très chaud. Les Tropiques sans prendre l'avion, Ce n'est pas mal tout de même !