lundi 23 mai 2022

La Bretagne, du Cairn de Barnenez à Roscoff

Le Cairn de Barnenez, situé sur la commune de Plouezoc'h dans le Finistère, est un monument mégalithique du Néolithique, long de 75 mètres, constitué de pierres sèches formant onze dolmens à couloir. André Malraux le qualifiait de Parthénon des Bretons ! Ces tombes datent de 4 500 ans à 3 500 ans avant Jésus-Christ et cette datation correspond à la sédentarisation de l'homme éleveur-agriculteur. Ce site découvert en 1850 n'a été vraiment entretenu qu'en 1968 et porte le label de monument national. Les onze chambres funéraires à couloirs ne se visitent pas mais il suffit de voir cet édifice pour éprouver ce sentiment d'admiration quand une telle trace préhistorique, la première trace de notre humanité qui enterrait ses morts, se présente sous nos yeux ébahis. Ce colosse minéral a demandé des centaines de milliers d'heures de travail pour ces hommes et ces femmes (pourquoi pas ?) qui ont participé à charrier ces millions de pierres plates les associant évidemment sans l'aide de mortier. Un musée attenant explique l'importance historique du Cairn avec un talent pédagogique certain. Cette visite au sein d'une colline "enchantée" restera aussi une de mes meilleures découvertes de la semaine. J'ai terminé ma journée à Roscoff, un ancien havre de corsaires et de contrebandiers, d'où partirent les Johnnies vendre leurs oignons rosés. La cité a conservé jalousement son patrimoine architectural des XVIe et XVIIe siècles. Son port en eau profonde assure la liaison en ferry avec les îles Britanniques. En me baladant dans le centre ville ancien, j'ai remarqué la présence de la Faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne Université car la station balnéaire possède une diversité biologique propre à des écosystèmes d'algues. La ville a aussi inventé la notion de thalassothérapie en 1899. Face à Roscoff, l'île de Batz se profile nettement mais je n'ai pas eu le temps de la visiter. J'avais loué une chambre en bord de mer pour profiter de ma dernière journée avant de partir à Rennes pour terminer ma semaine bretonne. J'ai savouré dans la soirée un coucher de soleil fabuleux en me baladant sur l'estran et au matin, j'ai ramassé quelques coquillages pour rapporter ces merveilleux objets marins à Chambéry. Dans ma pause marine à Roscoff, j'ai pratiqué le mode de vie de l'écureuil : mes provisions ressemblaient à des paysages de l'estran, d'un soleil rougeoyant, de rochers, de bateaux de pêche, de sable et d'algues avec, en toile de fond, un calme appréciable. Une belle brassée d'images, d'odeurs, de sensations à la mode bretonne. Un grand bol d'air dans une ambiance sereine et tranquille... Roscoff, une étape incontournable. J'avais envie de rester quelques jours dans ce coin de France protégé et sauvegardé. Certaines populations résistent à la bétonisation, fait remarquable et rassurant. Pourvu que cela dure...