jeudi 5 novembre 2015

Escapade à Berlin, 1

Je viens de visiter Berlin en cinq jours et même si, évidemment, on ne peut pas "tout" voir, je suis arrivée à concrétiser mon projet de voyage. J'avoue que je n'avais jamais mis les pieds en Allemagne, préférant les pays européens situés au Sud, mes "pays-racines" : l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce... Un sentiment de bien être héliotropique, un envie de lumière bleue, de soleil et d'amour partagé pour... l'huile d'olive, la mer et le ciel toujours au beau fixe. Pourtant, le Nord commence à m'attirer. L'année dernière, j'ai découvert Amsterdam et son merveilleux centre historique avec ses maisons bordées de canaux. En mars de cette année, j'ai fait un saut à Londres, centre d'un monde cosmopolite et combinant une extrême modernité à une tradition royale quelque peu décalée. Berlin ne possède pas un charme particulier comme Rome, Venise, Lisbonne et Paris. Mais, je connaissais la réputation de l'île aux musées (cinq institutions incontournables pour l'art) et je voulais arpenter ces lieux mythiques. Je me suis décidée pour le début du mois de novembre car les touristes se font plus rares quand l'hiver montre son bout de nez et raccourcit les jours. Ma première impression (un dimanche après-midi) m'a étonnée : un calme serein et provincial régnait dans une des plus belles places de Berlin, la Gendarmenmarkt (Gendarmerie) où deux églises du XVIIIe se font face : celle des Français Huguenots, chassés de France et celle des Allemands calvinistes, encadrant le Konzerthaus.  Les arbres roux de la place apportaient une touche nostalgique et un duo de musiciens (violon et violoncelle) jouaient du Schubert. Quelle émotion en entendant ces airs tant de fois écoutés chez moi ! J'ai senti tout de suite l'engouement des Berlinois pour la musique classique. Berlin organise, tous les jours, des concerts de musique de chambre, d'orchestre symphonique. Quand j'ai visité la cathédrale Sainte-Edwige, des flots sonores provenant de l'orgue m'ont submergée avec bonheur. J'aime cet instrument qui me rappelle le souffle de l'océan à l'époque des grandes marées. De place en place, je suis arrivée à la Porte de Brandebourg, entourée d'ambassades et dominant l'avenue Unter Den Linden. Comme cet endroit historique attire la foule de touristes, souvent des jeunes de toute l'Europe, un air de fête imprégnait les têtes comme une exultation de la liberté sous un soleil délicieux de fin de journée. J'ai même été surprise de cette lumière qui donnait aux immeubles une teinte dorée et rousse. Ma première journée s'est terminée au sein du Reichstag dans le Dôme de Norman Foster, dont la transparence correspondrait au symbole politique de la démocratie allemande... La suite, demain.