lundi 7 janvier 2013

"Bon petit soldat"

Après avoir découvert le journal intime de Mazarine Pingeot, "Bouche cousue", publié en 2005,  j'ai lu sa suite, sortie l'année dernière, "Bon petit soldat". Ces deux livres se répondent, se complètent et forment un portrait attachant de cette petite fille cachée de la Cinquième République. J'avoue que j'avais des préjugés contre Mazarine Pingeot que je croyais privilégiée et sur-protégée par le système politique. En fait,  j'ai vécu les heures de gloire de l'ère Mitterrand, en 1981 et j'ai ressenti une grande nostalgie de cette époque qui semblait plus simple qu'aujourd'hui. Il faut dire que c'était les années de mes trente ans et je dois à Jack Lang mon premier poste de bibliothécaire, subventionné par l'Etat pendant deux ans dans une commune proche de Grenoble. Je suis donc reconnaissante à la "Mitterrandie" d'avoir impulsé des créations de bibliothèques partout en France, créations suivies de postes de professionnels de la lecture. J'ai donc envie de me souvenir de ces moments d'histoire culturelle dans cette France d'il y a trente ans... Pour revenir au livre "Bon petit soldat", Mazarine Pingeot nous raconte sa vie de mère avec ses trois enfants, ses souvenirs de son père souvent absent de sa vie, du poids de la renommée quand la presse a révélé le secret de sa naissance. Elle a attiré aussi la haine des imbéciles, ne supportant pas son "illégitimité". Elle rend un hommage touchant à sa mère entièrement dévouée à François Mitterrand. Ce livre est vraiment un document "intimo-historique" si j'ose la création du terme. Les deux journaux sont, évidemment, très bien écrits (elle est agrégée de philosophie, tout de même) et j'ai envie maintenant de découvrir ses romans. Une bouffée de nostalgie, un  zeste d'histoire actuelle avec le retour de la gauche social-démocrate, une vie de mère et de femme intellectuelle, une histoire d'aujourd'hui...